Cancer de l’ovaire : des innovations thérapeutiques qui donnent de l’espoir
Tumeur rare, le cancer de l’ovaire touche quand même 4 000 femmes en France chaque année. A l’occasion de septembre turquoise, retour sur cette maladie silencieuse qui se dépiste difficilement. Plus d’informations avec le Pr Isabelle Ray Coquard MD PhD – Présidente du groupe Gineco – Centre Leon Bérard
Existe-t-il des prédispositions, des facteurs favorisant l’apparition d’un cancer de l’ovaire ?
En dehors de l’hérédité, certains facteurs, en effet, ont été identifiés comme potentiellement favorisant : une puberté précoce, une ménopause tardive, la nulliparité (Ndlr : le fait de ne jamais avoir eu d’enfant), l’endométriose, l’obésité, la sédentarité, un environnement défavorable (mauvaise alimentation, tabagisme…). A contrario, d’autres seraient protecteurs comme la grossesse, l’allaitement, la progestérone ou encore la ligature des trompes. Mais dans ce cancer, il est surtout important de rappeler que, dans 25% des cas, le risque est à imputer à la transmission génétique et notamment aux gènes BRCA 1 et BRCA 2.
Dans ¾ des cas, ce cancer est dépisté à un stade tardif. Est-il possible pour autant de s’en prémunir ?
Pour les patientes génétiquement exposées, il est possible de diminuer de façon très significative le risque (d’environ 90%) avec une annexectomie prophylactique bilatérale (Ndlr : ablation des trompes et des ovaires). Cela, après bien sûr, qu’elles aient réalisé leur projet familial. Grâce aux évolutions technologiques et à l’arrivée des nouveaux traitements, nous avons l’espoir que bien plus de femmes puissent être soignées et stabilisées.
A quel âge, la maladie touche-t-elle le plus de femmes ?
Le cancer de l’ovaire ne se dépiste pas, et se manifeste plus particulièrement chez la patiente plutôt âgée ; l’on parle d’un âge médian au diagnostic de 62 ans. Or, dans l’abdomen, les cellules cancéreuses proliférant génèrent un syndrome inflammatoire impactant l’état général de santé, des troubles du transit, de l’ascite (rétention d’eau dans l’abdomen) et entraînant de fait une très grande fatigue et très vite, une perte de poids pouvant être très importante… En outre s’agissant d’un cancer relativement rare (4000 cas vs 55 000 pour le cancer du sein), il n’attire malheureusement pas beaucoup l’attention…
Quel parcours de soin idéal pour les patientes ?
En premier lieu, il est essentiel de s’assurer une prise en charge dans un centre expert pour avoir accès à l’innovation diagnostique, à l’expertise chirurgicale, mais aussi aux innovations thérapeutiques via les essais thérapeutiques. Ensuite, il faut aussi considérer la perspective de nouveaux traitements.
En effet, la biologie nous a appris que les anomalies de BRCA pouvaient révéler une grande sensibilité aux traitements de maintenance après la chimiothérapie et avaient, à ce titre, un effet très significatif sur le temps à la rechute.
Il est question d’une diminution du risque de récidive de l’ordre de 70%
Il est question d’une diminution du risque de récidive de l’ordre de 70%. Le progrès à venir, c’est de pouvoir faire profiter encore plus de patientes de cette innovation thérapeutique, en sus, des traitements déjà disponibles chez les patientes au-delà de celles de profil BRCA. Des données publiées en décembre dernier ont montré en effet les bénéfices d’associations de traitements chez les patientes exposées hors BRCA. Un véritable espoir pour l’avenir.
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