Infertilité : qui et pourquoi ? Les réponses du doc
En France, 15 % des couples connaissent un problème d’infertilité en France, soit un sur sept. Oui mais alors quels sont les facteurs responsables de ce phénomène qui semble de plus en plus fréquent ? Les réponses du Pr Michaël Grynberg, spécialiste de la reproduction.
Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer l’infertilité ?
Les femmes ont des enfants plus tard, et malheureusement, l’évolution de la fertilité féminine ne s’est pas adaptée a monde moderne, avec persistance d’un déclin important de la fertilité avec le temps. En effet, si le pic de fertilité se situe entre 20 et 30 ans, il devient extrêmement faible à l’âge de 40 ans. Par ailleurs, les facteurs environnementaux sont également impliqués. Ils sont à l’origine d’altérations de la qualité du sperme (NDLR : voir encadré), de malformation utérines et vraisemblablement d’insuffisances ovariennes prématurées.
Si le pic de fertilité se situe entre 20 et 30 ans, il devient extrêmement faible à l’âge de 40 ans.
Les causes d’infertilité féminines sont multiples, comprenant des troubles de l’ovulation, des anomalies des trompes (souvent séquellaires d’infections sexuellement transmissibles et donc accessibles à une prévention par préservatifs), des atteintes utérines et l’endométriose. Enfin des pathologies chroniques telles que les maladies auto-immunes ou cancéreuses peuvent par elle-mêmes ou du fait de leurs traitements impacter négativement la fertilité féminine.
Est-il des phénomènes qui doivent alerter quant à une possible « infertilité » ?
Si on occulte les patientes qui ont des antécédents d’infection ou de chirurgies pelviennes, il y a très peu d’indicateurs ou alors des signes relativement tardifs, mettant déjà les patients en difficulté s’ils décident d’avoir recours à la PMA. Par exemple, des irrégularités de cycles peuvent laisser présager, éventuellement, une ovulation qui ne se fait pas normalement sans toutefois que cela soit une certitude. L’arrêt d’une contraception et une exposition à la grossesse reste le meilleur moyen de tester sa fertilité pour un couple désireux d’avoir des enfants.
Il y a très peu d’indicateurs ou alors des signes relativement tardifs, mettant déjà les patients en difficulté s’ils décident d’avoir recours à la PMA
En cas d’exposition optimale à la grossesse, c’est-à-dire en ayant au moins trois rapports par semaine, il ne faut donc pas trop tarder à aller consulter, d’autant plus si la femme est âgée de plus de 35 ans : je dirai qu’il faut se donner entre 6 et 9 mois. Pour l’homme, il n’y a aucun moyen de savoir quoi que ce soit puisqu’ils peuvent éjaculer tout à fait normalement alors que leur sperme peut ne pas contenir de spermatozoïdes. En effet, le volume représenté par les spermatozoïdes dans le sperme est de moins de 1% et seul un examen spécialisé permettra de s’assurer de la présence de gamètes.
En cas d’exposition optimale à la grossesse, c’est-à-dire en ayant au moins trois rapports par semaine, il ne faut donc pas trop tarder à aller consulter, d’autant plus si la femme est âgée de plus de 35 ans
Vous le disiez, le cancer fait en effet partie de ces maladies pouvant altérer la fertilité… Mais il y a un espoir…
Il y a, en effet, la maladie qui peut avoir un impact sur la fertilité mais aussi les traitements pour la soigner. La chimiothérapie, la radiothérapie et de temps en temps, la chirurgie vont altérer la production des spermatozoïdes ou des ovocytes. On considère que chaque année en France environ 7 000 femmes de moins de 35 ans (enfants compris) ont un cancer. Les progrès médicaux font qu’une grande majorité vont survivre à la maladie, mais subir les conséquences à la long terme des traitements, notamment sur la fonction de reproduction.
L’incapacité à pouvoir accéder à une parentalité en transmettant son patrimoine génétique constitue un élément majeur de l’altération de la qualité de vie des jeunes survivantes du cancer.
C’est pourquoi il est désormais reconnu comme fondamental de proposer, dès le diagnostic de cancer établi chez une femme de moins de 40 ans, une consultation de préservation de la fertilité afin de discuter de l’éventuelle mise en place de telles mesures. En effet, la possibilité de cryopréserver des gamètes permettra outre de maximiser les chances de grossesse de ces patientes, de les aider à mieux vivre la lourdeur des traitements anti-tumoraux. L’accès à ces consultations de préservation de la fertilité reste encore insuffisant, faute d’information des professionnels de santé. C’est pourquoi les patientes elles même ont un rôle fondamental à jouer pour tenter de maximiser leur avenir reproductif !
Les raisons de la baisse des spermatozoïdes
Le nombre moyen de spermatozoïdes des hommes dans les pays occidentaux a chuté de moitié en quarante ans. Ainsi entre 1973 et 2011, la concentration en gamètes masculines est passée en moyenne de 99 millions par millilitre de sperme à 47 millions. Même si ce niveau reste dans la fourchette « normale », fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – soit entre 15 millions et 200 millions de spermatozoïdes par millilitre -, reste que le phénomène interroge. S’avère que cette quantité réduite de spermatozoïdes pourrait être corrélée à d’autres problèmes de santé dus à certains facteurs environnementaux comme l’exposition aux pesticides, le stress, le tabac ou encore un régime alimentaire déséquilibré.
Bonjour professeur depuis un ma femme et nous cherchons avoir un enfant j’ai 49ans et ma femme 43ans je ne sais pas cmmt faire
Pour la pr éservation de la fertilité il faut aussi prendre en compte que la procédure pour récupérer les ovocytes est identique avant et après ligature des trompes (les ovocytes sont ponctionnés directement dans les ovaires). Du coup il ny a pas vraiment dintérêt à le faire avant, contrairement aux monsieur pour qui la méthode de récupération passe dune simple masturbation à une intervention chirurgicale
Merci pour cet article