Pourquoi vous ne devez plus avoir peur du dentiste !

Si elle est ancestrale, en réalité, la peur du dentiste n’est plus franchement justifiée. Une raison pragmatique à cela : la bonne prise en charge de la douleur dans les cabinets. Le Dr Eric Le Guédard, chirurgien-dentiste à Saint-Brieuc nous explique pourquoi nous pouvons aller consulter sans traîner les pieds ! 

Pour vous, la peur du dentiste, est-ce une légende urbaine ou une réalité pouvant d’ailleurs être inquiétante ? 

Il est clair que le rendez-vous au cabinet dentaire n’est pas celui que l’on préfère dans la journée… Nombreux sont donc les patients, grands et petits, qui redoutent le passage sur le fauteuil. Certains iront même jusqu’à développer une véritable phobie. Et, oui, cela peut devenir inquiétant si la peur conduit au renoncement à se soigner ! La plupart des patients qui viennent me voir pour une « urgence » auraient pu éviter ce rendez-vous non prévu. Très souvent, leur urgence relève d’abord d’une négligence.

Mais a-t-on raison d’avoir peur du dentiste ? 

Non ! La priorité d’un praticien est précisément de faire en sorte que son patient ne souffre pas. En réalité, la peur est véhiculée, dès l’enfance, par les parents qui ont tendance à présenter le rendez-vous de la mauvaise façon avec des formules à double négation telles que : « Ne t’inquiète pas, mon chéri, c’est juste une petite piqûre, tu ne vas pas avoir mal… ». Après cela, vous pouvez être certain que le dentiste va ramer… Il faut savoir qu’un enfant qui n’a pas connu la douleur au fauteuil ne peut pas la craindre. Il faut donc le mettre en confiance en démontant cette rhétorique inadaptée. 

Justement, la « petite » piqûre que vous évoquez, c’est souvent celle que nous redoutons le plus… 

Il faut bien comprendre, qu’aujourd’hui, 80 à 90% des actes sont pratiqués sous anesthésie afin d’éviter toute douleur, la bouche étant la partie du corps la plus innervée ce qui la rend particulièrement sensible. Dans nos sociétés occidentales, l’ensemble des précautions d’usage sont mises en place afin de garantir tout le confort possible au patient. Alors oui, reste la fameuse aiguille dont la seule vue peut effrayer… Mais là encore, il y a des solutions/alternatives comme le Meopa (NDLR : gaz destiné à faciliter les soins dentaires permettant de détendre le patient anxieux sans l’endormir) ou encore le stylo anesthésiant que j’utilise quotidiennement. 

Pouvez-vous nous en dire plus ?

Depuis une vingtaine d’années maintenant il existe un dispositif médical (le QuickSleeper.) permettant une anesthésie totalement indolore, par voie intraosseuse (c’est-à-dire directement dans l’os spongieux). Elle permet d’endormir seulement la zone concernée. Cette technique présente bien des avantages. D’abord, l’appareil qui la permet se présente sous la forme d’un stylo. Visuellement, rien d’anxiogène, le patient ne se focalise donc plus sur l’aiguille. Ensuite, cette anesthésie douce est immédiate et ne provoque aucun effet d’engourdissement. En outre, comme elle n’atteint pas les tissus mous, les joues et les lèvres en sortent indemnes et le patient, après ses soins, peut retourner à ses activités. Parmi les avantages encore de cette méthode, la possibilité de regrouper l’ensemble des soins à pratiquer en une seule visite, le stylo électronique pouvant anesthésier plusieurs dents en même temps. Or cela est vraiment bénéfique quant à l’observance du plan de traitement. 

Un dernier conseil pour ramener les patients au cabinet dentaire (et même les plus peureux) ?

Qu’ils gardent en tête que la gestion de la douleur fait résolument partie du traitement ! En outre, seules des visites régulières chez le chirurgien-dentiste vont permettre de prévenir les maux et éviter dans bien des cas des rendez-vous d’urgence.

Ce qu’il faut retenir : 

• Un enfant qui ne connait pas la douleur ne peut pas la craindre : on ne diabolise pas le dentiste et on évite les négations pour désigner ses actes (ne crains rien, ça ne fait pas mal…)

• La prise en charge de la douleur fait partie du traitement 

• Pour les patients phobiques ou vulnérables, la sédation douce par Meopa peut être une solution : il s’agit d’un mélange gazeux dont l’inhalation par le patient va entraîner un état de complète détente durant les soins

• Il existe une alternative à l’anesthésie traditionnelle : l’injection par voie intraosseuse grâce à un stylo électronique qui promet une anesthésie immédiate, indolore, sans engourdissement – Jusqu’à six dents anesthésiées en une seule fois