Blanchiment dentaire : y avez-vous pensé ?

Si les dents ne sont pas naturellement blanches, mais plutôt de couleur blanc nacré, leur aspect “jauni” peut parfois générer des complexes. D’où la solution du blanchiment dentaire. Explications sur la pratique.
Le plus souvent à l’origine d’une hérédité, la couleur des dents peut aussi être le fait du vieillissement, d’une pathologie ou de nos modes de vie. Ces facteurs sont ainsi susceptibles de donner un aspect jaune ou coloré aux dents qui peut être rectifié grâce à une intervention esthétique.
A quelles conditions a-t-on recours à un blanchiment ?
Les agents tâchants (le thé, le café ou le tabac) ne requièrent pas nécessairement de blanchiment. Ils ont pour conséquence une coloration de surface, corrigible grâce à un simple détartrage et polissage pratiqué par un dentiste. Il faut savoir que le détartrage est pris en charge deux fois par an : en profiter permet donc de prévenir en plus d’améliorer la qualité de ses dents.
Avant de recourir à un blanchiment, un bilan bucco-dentaire approfondi est indispensable. Cet état des lieux est effectué par un chirurgien-dentiste, afin de vérifier l’absence de contre-indications (faiblesse de l’émail, dents dévitalisées ou encore caries non soignées).
Le blanchiment, simple procédé de dentisterie esthétique, favorisant l’éclaircissement de la coloration de l’émail, n’est conseillé que lorsque les dents sont fortement jaunies
Le blanchiment, simple procédé de dentisterie esthétique, favorisant l’éclaircissement de la coloration de l’émail, n’est conseillé que lorsque les dents sont fortement jaunies. L’effet d’un blanchiment peut être brutal compte tenu de la dénaturation de la teinte initiale des dents. Pour bénéficier de ce traitement, il faut être majeur. A cette condition, il peut être administré jusque très tard avec des résultats autant, voire plus avantageux qu’à un jeune âge. Cela s’explique par le fait que la pulpe d’une jeune dent est très volumineuse et qu’un blanchiment peut alors provoquer des hypersensibilités majeures. Or, la pulpe diminue tout au long de la vie au profit de la dentine, en même temps que l’émail s’amincie.
Deux sortes de traitement
1) Au fauteuil
Le traitement au fauteuil s’accomplit intégralement au cabinet de dentiste, en une ou deux séances. A partir d’une empreinte d’arcades dentaires, le dentiste prépare une gouttière en plastique souple, censée héberger le gel de blanchiment concentré à 6% en peroxyde d’hydrogène. La fabrication de la gouttière dure en moyenne une semaine. Puis le patient revient chez le dentiste pour la faire poser, munie du gel, pendant 20 à 90 minutes. En fonction de l’état initial des dents et du besoin, une lampe de haute énergie pourra faciliter le processus d’éclaircissement.
Si besoin, il sera possible de faire suivre le traitement au fauteuil par un traitement en ambulatoire.
2) En ambulatoire
La même gouttière est confectionnée chez le dentiste mais le traitement continue au domicile, en appliquant soi-même du gel de peroxyde d’hydrogène, plus faiblement dosé. Selon la prescription du dentiste, le port de la gouttière peut durer jusqu’à une heure par jour pendant près de deux semaines.
Visibilité des résultats
Les résultats sont peu visibles avant quinze jours après le traitement mais se maintiennent pendant environ quatre ans. A l’issue de plusieurs années après un blanchiment, les dents de certains patients retrouvent peu à peu leur pigment d’origine tandis que d’autres conservent les bénéfices d’un blanchiment pendant près de dix ans.
L’apparition de tâches blanches sur les dents de jeunes adultes d’aujourd’hui est liée à la surcharge de fluor à laquelle une génération a été exposée. Pour corriger ces tâches, le blanchiment peut jouer un rôle mais un traitement plus récent, consistant en une infiltration de résine dans ces tâches pour les masquer, peut également être envisagé.
A part quelques mutuelles proposant un remboursement du blanchiment des dents, ce traitement relevant de l’esthétique n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie. Le coût d’un blanchiment s’élève donc en moyenne à 800 euros mais on estime son prix en fonction du nombre de dents à blanchir, du nombre de séances et de la méthode utilisée. Dans certains CHU, un blanchiment peut ne coûter que 300 euros mais à condition d’être effectué en présence d’étudiants.
Pour des prix plus abordables, sont mis en vente des kits prêts à l’emploi développés par des marques d’hygiène bucco-dentaire. En dépensant entre 15 et 60 euros en pharmacie, l’on peut s’appliquer soi-même du gel de peroxyde d’hydrogène, concentré cette fois à 0,1%, pour cause de non-accompagnement ni bilan médical.
Effets secondaires
Avant de procéder à un blanchiment, le chirurgien-dentiste s’assure que le patient n’ait pas de caries évolutives ou de restaurations dentaires perméables. Si le produit pénètre dans la pulpe, il provoquerait une pulpite très douloureuse (inflammation pouvant engendrer une rage de dent).
L’hypersensibilité pulpaire pourrait aussi se déclencher en raison d’une maladie parodontale (maladie des gencives), au cas où la gouttière n’empêcherait pas assez bien le débordement du gel. A la moindre douleur, le chirurgien-dentiste doit être informé afin qu’il cesse ou adapte le traitement, par exemple en alternant le port de la gouttière. Abstraction faite de la douleur, le gel porté sur les dents ne présente aucun risque de toxicité.
Chaque début de traitement de blanchiment dentaire doit être supervisé par un spécialiste. Sur internet, bon nombre de produits sont mis à la disposition de tous et peuvent contenir une concentration trop élevée en peroxyde d’hydrogène. S’ils viennent des Etats-Unis ou de Chine, il faut savoir que le taux de concentration n’est pas identiquement conforme à la loi française. Les gels trop concentrés peuvent occasionner des détériorations prononcées et souvent irréversibles. Parmi elles, une altération de l’émail, des irritations des muqueuses et un risque de dégradation des composites. Utiliser ces gels sans contrôle est donc fortement déconseillé.
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