Pour bien mémoriser : des émotions oui ! Mais pas trop de stress…
# Communiqué
Le stress et les émotions sont deux types de réaction de l’organisme à des stimuli extérieurs. Face à ces phénomènes, l’organisme va réagir et s’adapter immédiatement. Mais il va aussi en garder des traces à plus long terme, en particulier au niveau de la mémoire…
La pression psychologique peut renforcer l’attention, améliorer la mémoire et stimuler les capacités d’apprentissage. C’est ce qui explique les bénéfices d’une vie active faite activités utiles et impliquantes comme, par exemple, la responsabilité d’une association qui est une véritable stimulation intellectuelle… Mais à l’inverse, un excès de stress risque d’avoir les effets inverses. Point trop n’en faut : tout est affaire de mesure !
Stress et émotions
Oui, mais alors qu’appelle-t-on le stress ? D’un point de vue médical, le stress est un ensemble de réactions biologiques consécutives à une stimulation extérieure physique, psychique ou sensorielle. Il résulte d’une réaction involontaire mais normale d’adaptation à une menace mettant notre survie en jeu. Le stress permet donc d’adapter le fonctionnement de notre organisme afin de faire face à une urgence. Grâce à un cortège de réactions physiologiques, il accroît nos performances, aiguise notre vigilance, la force de nos muscles ou la réactivité de nos neurones. Mais à l’ère moderne, le terme est fréquemment utilisé dans le langage courant pour définir un état parfois quotidien : chez certains, le stress est même devenu chronique.
De leur côté, les émotions sont des réponses aussi automatiques à des situations extérieures, mais ne menaçant pas l’intégrité du sujet. Des réponses qui peuvent être corporelles : un cœur qui s’accélère, des poils qui se hérissent, de la sueur coule sur le visage… Mais aussi affectives et transitoires comme la joie, la tristesse ou la peur…
Le stress et les émotions sont donc liés étant donné qu’une situation de stress (explosion, accident…) va déclencher dans un second temps une émotion forte : la peur. Inversement, des émotions minimes mais répétées vont éventuellement entraîner des réactions de stress.
Et si le stress et les émotions stimulaient la mémoire ?
La vie est ponctuée de moments émotionnels forts, d’événements tristes, parfois tragiques, mais aussi, (et heureusement) de situations positives, qui nous mettent en joie. Si leurs effets peuvent être soit bénéfiques soit délétères (selon la situation), en revanche, ils ne sont jamais négligeables, en particulier sur la mémoire qui conserve certaines informations après les avoir sélectionnées. Et c’est en partie au travers du filtre des émotions que s’opère ce tri.
Un certain nombre de travaux ont révélé que l’on se souvenait mieux d’informations acquises dans une situation émotionnelle.
Une illustration ? Vous souvenez-vous de l’endroit où vous étiez le 22 août 2010 à midi ? Maintenant, pouvez-vous dire où vous étiez le 11 septembre 2001 durant l’après-midi ? La réponse est certainement non à la première question, alors que vous pourrez sans doute fournir de nombreux détails sur « votre » 11 septembre 2001. De même, il y a de fortes chances que vous puissiez bien décrire la journée de votre mariage, de la naissance de vos enfants ou de la mort d’un être cher. Et pour cause : les événements chargés en émotions sont plus faciles à retenir que les plus neutres, ceux de la vie courante, et relevant du « train – train » quotidien.
Quand les émotions ancrent les souvenirs
Il faut savoir que les événements n’ont pas besoin d’être extraordinaires pour déclencher des émotions et être « retenus ». Des travaux scientifiques récents suggèrent que même une émotion modérée facilite la mémorisation, qu’il existe un lien entre émotion et mémoire au sein même de nos neurones. Dans un premier temps, les sensations agréables ou déplaisantes focalisent davantage notre attention, ce qui favorise l‘encodage du souvenir dans notre mémoire. Dans un second temps, deux mécanismes complémentaires renforcent cette mémorisation : le partage social (on parle plus volontiers d’une situation exceptionnelle que d’un événement neutre) et les ruminations mentales (on se rappelle plus souvent un fait troublant ou agréable). C’est pourquoi un activité sociale impliquante, donc forcément à l’origine d’émotions, maintienne les capacités de mémorisation à un niveau élevé.
Mais attention : l’excès de stress altère la mémoire
On sait aussi qu’à la suite d’expériences traumatisantes, le stress est si intense que la réaction n’est plus adaptée et perdure. Un syndrome de stress post-traumatique peut alors s’installer. Le patient souffre de reviviscences involontaires de l’événement sur un mode pessimiste. Ceci induit un état de détresse pouvant s’accompagner de troubles anxieux ou dépressifs. La vie du sujet se voit alors profondément perturbée, ainsi que sa façon de penser. Il s’agit d’une perturbation majeure du fonctionnement cérébral et mémoriel.
Et même dans certaines situations de la vie courante, moins « extrêmes » donc, le stress peut avoir une influence néfaste sur les capacités de la mémoire. Prenons ici, l’exemple de cette chercheuse psychologue ayant donné un exercice de mathématiques difficile à un groupe d’étudiants. Pour augmenter leur stress, cette dernière a pris également soin d’installer (volontairement) un climat de tension, en limitant le temps de l’épreuve et en affirmant qu’elle était filmée. Résultat : les participants qui avaient dans un examen antérieur montré la meilleure mémoire de travail (c’est-à-dire les meilleures capacités à mémoriser et utiliser les informations) étaient ceux chez qui les performances diminuaient le plus dans ce nouvel exercice…
On peut donc en conclure que le stress peut conduire à diminuer les ressources cognitives normalement allouées à la réalisation de tâches mentales, par un effet de « distraction ».
Aussi, si vous essayez de faire une opération de calcul mental pendant un test et que vous pensez que vous allez échouer, cette inquiétude entre en compétition avec votre mémoire de travail pour en diminuer les capacités. La solution se trouve dans l’entraînement afin que le cerveau s’habitue à gérer la pression sans perturber la mémoire de travail.
Apprendre à gérer son stress pour améliorer sa mémoire
Bien sûr, le stress est difficile à éliminer au quotidien… Mais il est possible d’apprendre à le contrôler. Un sommeil régulier, une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique sont la base, évidemment. Les psychologues proposent également d’autres « astuces ». Le yoga et la méditation, par exemple, sont connus pour nous aider à nous recentrer sur ce qui est important. Les exercices de relaxation musculaire nous permettent de mieux ressentir l’environnement. De même pour la musique ou la marche. Alors, on s’y met ?
Pour en savoir plus :
http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/4597/MS_2003_01_118.html?sequence=15&isAllowed=y
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