Leucémie lymphoïde chronique : ces avancées extraordinaires…
En France entre 20 et 30 000 personnes sont concernées par une leucémie lymphoïde chronique. Retour sur cette maladie avec le Dr Marie-Sarah Dilhuydy – Service d’hématologie clinique et thérapie cellulaire Hôpital du Haut-Lévèque – CHU de Bordeaux.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la leucémie lymphoïde chronique ?
Il s’agit d’une maladie du sang maligne ou de type cancéreux qui se traduit par la prolifération anormale d’une cellule du système immunitaire : le lymphocyte. Cette prolifération va entraîner une augmentation d’un sous-type de globules blancs dans le sang mais aussi dans les organes lymphoïdes comme la rate, les ganglions, mais aussi la moelle osseuse. L’âge moyen du diagnostic se situe autour de 72 ans, et l’homme est plus particulièrement concerné – on parle de deux hommes touchés pour une femme -. Pour autant, un quart des patients a moins de 50 ans. La LLC reste une maladie fréquente avec 4 500 nouveaux cas chaque année.
Comment la diagnostique-t-on ?
On la dépiste souvent de manière fortuite : dans 8 cas sur 10, c’est une prise de sang faite pour tout autre chose qui alerte. Pour les 20% restants, le diagnostic s’envisage sur des signes distinctifs de la LLC : une augmentation de la taille des ganglions (et en particulier de ceux du cou), une perte de poids, une fatigue inhabituelle ; et plus rarement, des sueurs nocturnes ou encore des manifestations liées à la baisse du nombre de cellules sanguines : une anémie, une baisse des plaquettes… Une simple prise de sang viendra ou non confirmer.
Ne pas se rendre compte qu’on est malade signifie-t-il que la maladie est sans danger ?
Un patient sur trois va vivre avec une LLC sans jamais avoir besoin d’être traité : il s’agit de celui dont la maladie va se résumer à une augmentation du nombre de globules blancs. Ici, la LLC ne va pas se manifester si ce n’est par des signes légers et il a été établi que le traitement n’apportait pas de bénéfices. Ces patients ont une espérance de vie « normale ». Pour les autres, dans la majorité des cas, l’on peut parler d’une espérance de vie sans doute diminuée mais il faut quand même pondérer avec l’âge de la survenue de la LLC.
L’histoire ne sera pas la même si vous êtes diagnostiqué à 50 ou à 80 ans. En outre, la LLC est une pathologie hétérogène, avec certaines formes plus agressives que d’autres : parfois l’immuno-chimiothérapie seule sera suffisamment efficace, avec une rémission durable. Parfois, il faudra prévoir des lignes de traitements successives en cas de rechute. Ce qu’il faut retenir quand même c’est que les progrès ont été tels qu’aujourd’hui, certains patients pourront bénéficier des thérapies ciblées dès la première ligne de traitement.
C’est en effet une maladie pour laquelle les progrès ont été considérables…
Absolument ! Il faut avoir conscience que dans la LLC, les innovations thérapeutiques récentes ont permis de considérablement augmenter l’espérance de vie : on est passés de 3 à 4 années gagnées au double, voire au triple ! Certains nouveaux traitements sont oraux et permettent aussi une meilleure qualité de vie avec une prise en charge à la maison et des consultations en ambulatoire : la vie ne tourne plus autour du traitement. Les patients peuvent voyager, prévoir l’avenir… Pour rendre cela possible, il est à rappeler que le rôle des aidants est essentiel. Il y a aussi désormais des professionnels de santé tels que des infirmières (dites de pratique avancée ou de thérapie orale) spécifiquement formées au suivi de ces patients pour les encadrer, les rassurer.
Mieux comprendre l’hémophilie en 3 questions
Contre la perte de cheveux, les pouvoirs des acides aminés !
Sexe : retrouver sa libido naturellement !
CBD : vraiment efficace contre les douleurs articulaires ?
Daner : le confort jour/nuit pour venir à bout du mal au dos !