BPCO : le risque tabac et tabagisme passif
Si la consommation de cannabis, la pollution de l’air au travail, les antécédents d’infections pulmonaires pendant l’enfance peuvent expliquer une BPCO, reste que dans plus de 80 % des cas, la broncho-pneumopathie chronique obstructive est due au tabagisme actif mais aussi passif.
Chaque année, la BPCO touche entre 3 et 3,5 millions de personnes en France quand elle est responsable d’environ 16 000 décès par an ! Loin d’être anodine donc, cette maladie est pourtant relativement méconnue en sus, d’être silencieuse… Mais alors, quels sont ceux qui doivent s’en préoccuper ; qui est vraiment concerné ? A priori, tous les fumeurs le sont. Cette affection respiratoire, en effet, se caractérise par une destruction progressive des poumons. La B.P.C.O est ainsi une atteinte des Bronches (« B ») et du Poumon (« P ») du fait de la destruction des alvéoles pulmonaires et de l’Obstruction Chronique (« C ») des voies aériennes (« O).
Le tabagisme cause n°1 de BPCO
On dit que le tabagisme est l’une des causes principales de la BPCO. Les chiffres en sont d’ailleurs une preuve formelle ! Par exemple, chaque année en France, le tabac est responsable de près de 60 000 morts et parmi eux, 17 500 sont atteints de BPCO ! Cette maladie tue donc cinq fois plus que les accidents de la route. D’autres chiffres encore montrent que 90% des cas de Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive sont dus au tabac. Pour les professionnels de santé, il s’avère qu’à partir d’un paquet par jour pendant 15 ans, le risque d’être atteint d’une BPCO est « sérieux » sans oublier, non plus, que même pour une exposition moindre, et même en cas de tabagisme passif, il est un risque à considérer…
Pourquoi craindre le tabagisme passif ?
Qu’on soit fumeur ou non fumeur, les effets de la fumée de cigarette sont, en effet, nocifs pour absolument tous ceux qui y sont exposés puisqu’elle contient plus de 4 000 substances chimiques, toxiques et cancérogènes ! L’Académie de médecine précise même que cette fumée, extrêmement nocive, constitue « la source la plus dangereuse de pollution de l’air domestique, en raison de sa concentration élevée en produits toxiques, mais aussi parce que nous y sommes exposés à tout âge et pendant des périodes beaucoup plus longues que celles où l’on subit une pollution atmosphérique extérieure ».
On sait, par exemple, qu’un enfant vivant dans un environnement de fumeurs peut notamment présenter de vives irritations au niveau des yeux et du nez, mais aussi développer des troubles liés à de l’asthme
Dès lors, on peut comprendre que le tabagisme passif représente un vrai risque d’exposition à certaines maladies. On sait, par exemple, qu’un enfant vivant dans un environnement de fumeurs peut notamment présenter de vives irritations au niveau des yeux et du nez, mais aussi développer des troubles liés à de l’asthme. On sait aussi qu’une exposition à la fumée augmente de 27% le risque d’une attaque cardiaque chez un non-fumeur. On comprend dès lors que le tabagisme passif peut jouer un rôle face au risque BPCO !
D’où l’importance « d’éduquer » le patient…
La bonne nouvelle dans tout cela, c’est qu’il est possible de prévenir la maladie en évitant le tabac. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Pouvoirs Publics se mobilisent afin de lutter contre le tabagisme, et ce, notamment vis-à-vis des plus jeunes. L’entrée dans le tabac, en effet, se fait généralement entre 15 et 25 ans (40% dans cette tranche). Aujourd’hui, 2 adolescents de 17 ans sur 3 fument tous les jours, soit 250 000 jeunes qui rentrent dans une consommation chronique de tabac. De façon continue, mais aussi à travers des actions fortes (le programme national de réduction de tabagisme – PNRT-, par exemple, le paquet neutre, ou encore la hausse annoncée du paquet de cigarettes à 10 euros…), le gouvernement « prévient » et agit… Objectif : aller d’ici 2032, vers la première génération sans tabac qui tue chaque année, en France, 75 000 personnes tandis qu’il diminue l’espérance de vie…
Tabagisme : une seule bouffée est néfaste
Pour le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière « une seule bouffée de cigarette a des effets néfastes sur la santé. » Et préciser : « Si la moitié des patients atteints d’un cancer du poumon ont fumé 400 000 cigarettes avant d’en mourir, quelques cigarettes peuvent suffire à faire du mal. » Tout va alors dépendre de leurs effets sur le système cardiovasculaire, les risques dépendant de la durée et de la quantité fumée chaque jour. Pour autant : « Un fumeur sur deux meurt d’une maladie liée au tabac. »
Un fumeur sur deux meurt d’une maladie liée au tabac
Les substances nocives en cause
Parmi les substances toxiques néfastes du tabac, on citera le benzopyrène qui figure parmi les goudrons et dont chaque cigarette libère 10 mg environ ou encore les nitrosamines, des substances présentes dans le tabac mais aussi sa fumée qui se déposent dans les tapis et moquettes et provoquent cette odeur de tabac froid bien connue. Sans oublier, non plus, les aldéhydes dont chaque cigarette contient environ 0,1 mg. Sachons qu’en outre, une cigarette fumée dégage 1 milliard de particules qui se déposent dans les poumons des fumeurs, et favorisent aussi certaines maladies : le cancer et la BPCO en tête…
Tabagisme actif, tabagisme passif : dangers & solutions
Il faut savoir pourtant qu’un patient atteint de BPCO qui s’engage dans une démarche de sevrage tabagique alors que ses bronches sont encore peu obstruées peut toutefois (et heureusement) espérer une stabilisation ou mieux encore, une régression de sa maladie… Mais, il faut savoir aussi, qu’à l’inverse, le fumeur qui va continuer dans son addiction s’expose à une aggravation de son état de santé. Or, à ses stades les plus avancés, quand la BPCO a déjà conduit à un rétrécissement des bronches trop important, la maladie peut devenir irréversible… Ainsi, quand la BPCO s’accompagne d’un emphysème pulmonaire, le patient ne peut plus espérer guérir, ni retrouver son état respiratoire initial. Alors, êtes-vous prêt à arrêter de fumer ?
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