Paul, 36 ans (75) : “Burn-out, ma descente aux enfers”
Paul a toujours suivi ses convictions pour pouvoir réaliser son rêve. Voyager grâce à son travail et pour cela travailler plus, toujours plus… Il nous explique son parcours, de l’euphorie de la réussite jusqu’à l’épuisement professionnel. Et enfin, comment il a su « remonter la pente ». Un témoignage ordinaire ?
Atteindre son rêve…
Fidèle à mes objectifs, j’ai fait des études de commerce pour pouvoir m’expatrier et découvrir de nouvelles cultures et expériences. J’ai enfin décroché le travail de mes rêves, auditeur dans un grand cabinet, qui me permettait de partir régulièrement à travers le monde. D’abord en Europe, puis en Espagne en 2004, avant l’Angleterre en 2006 et les Etats-Unis en 2009 et la Chine en 2011. Encore, jeune, je vivais cette vie d’expatrié en nageant dans le bonheur… Et je faisais ce qu’on m’avait toujours appris à faire, travailler toujours plus pour plus de résultats, accepter les responsabilités pour se voir ouvrir de nouvelles portes, répéter toujours les mêmes journées pleines d’heures de travail sans compter le reste.
Et je faisais ce qu’on m’avait toujours appris à faire, travailler toujours plus pour plus de résultats, accepter les responsabilités pour se voir ouvrir de nouvelles portes, répéter toujours les mêmes journées pleines d’heures de travail sans compter le reste
Une vie dédiée au travail
En 2012, je ne vivais plus que pour le travail, je passais nombre de mes soirées au bureau et ça m’arrivait même d’y passer la nuit pour « finir un dossier », rendre à temps « des livrables ». Je me réveillais alors le matin, mêmes vêtements, pas très frais et surtout toujours dans l’angoisse du travail qu’il me restait à accomplir. Mon sommeil était complètement perturbé, je n’avais plus d’horaire… quant à mon alimentation, il m’arrivait de me retrouver en fin de journée et de me rendre compte que j’avais totalement oublié de manger ! Mais je le faisais pour la bonne cause : la fameuse reconnaissance sociale et pécuniaire, même si je n’en profitais guère. Certes, mon compte en banque affichait un très joli score à cette époque. Mais, finalement, avais-je vraiment la reconnaissance de mes pairs et de ma hiérarchie ? A mon sens, la meilleure récompense… En réalité, j’ai commencé à réaliser que je n’étais qu’un pion pour eux, mais je m’en suis rendu bien trop tard.
Il m’arrivait de me retrouver en fin de journée et de me rendre compte que j’avais totalement oublié de manger !
La dégradation physique d’abord…
Manquant de sommeil et d’une alimentation équilibrée, je devenais un fantôme. Les épaules tombantes, faible, je ne pratiquais évidemment plus aucune activité sportive par manque de temps… je suis descendu à 56 kg pour un mètre quatre-vingt. Lors de soirées chez des amis le week-end, je ne profitais même pas du peu de vie sociale qu’il me restait. Parfois, je m’endormais sur le sofa. En réalité, la fatigue physique ne me quittait plus. Puis vinrent les conséquences psychologiques : j’étais complètement perturbé émotionnellement. Mes contacts humains se limitaient au « bonjour » aux collègues le matin ; je devenais même parfois parano.
… et 2013, la marche de trop
En 2013, j’ai craqué. Pourtant, c’est l’année même où je suis devenu papa. Mais au lieu de me réjouir, voilà que mon médecin me diagnostique une « dépression post-partum ». La naissance de mon fils déclenche alors en moi une remise en question terrible sur ma propre existence. Avec la fatigue accumulée, le stress du travail et un nouvel être qui prend tout le reste de mon temps : je ne vois plus le bout du tunnel. Je ressens tous les symptômes de l’épuisement professionnel : plus motivé pour quoi que ce soit, irritabilité et colères sans aucune raison, sentiment d’être inutile, envie d’isolement, anxiété, problèmes de concentration et état dépressif. C’est ma femme qui me sort de ce cercle vicieux en me forçant à prendre quelques jours de repos. Je retourne alors consulter un médecin qui me prescrit du repos et une bonne hygiène de vie. J’apprends à prendre soin de mon fils et de ma femme et surtout… de moi. Je m’inscris dans une salle de sport, pour retrouver un aspect de ma vie que j’avais depuis trop longtemps négligé. Je retrouve progressivement une vie sociale grâce au sport et à ma famille.
Plus motivé pour quoi que ce soit, irritabilité et colères sans aucune raison, sentiment d’être inutile, envie d’isolement, anxiété, problèmes de concentration et état dépressif.
La reprise…
J’ai été arrêté au total 4 mois, puis il m’a fallu une dizaine de mois pour retrouver mon énergie physique et mentale. Oui, j’avais bien fait un burn-out. Pendant les 4 mois d’arrêt maladie, le médecin m’a prescrit des antidépresseurs et des séances de sophrologie pour améliorer mon état dépressif. Parallèlement, j’ai repris une activité physique et je pratique maintenant toutes sortes d’activités pour calmer mon stress : yoga, escalade, relaxation… Ma femme me soutient évidemment à 100% dans cette démarche et je retrouve peu à peu le goût des choses. J’ai même quitté mon emploi et me consacre à la création d’une entreprise, que je souhaite à taille humaine et respectant les salariés et leur cadre de vie : j’en ferai même ma priorité. Je travaille à domicile et prends désormais chaque seconde de mes vacances ou de mes pauses déjeuner pour me libérer l’esprit.
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