Ces aidants qui se négligent pour aider l’autre

Arrivé à un certain âge, une aide extérieure devient primordiale. Mais tendre la main à un proche en difficulté, c’est du temps que les aidants ne passeront pas à travailler, du temps qu’ils consacrent à l’autre, au détriment parfois de leur propre personne.

Remplir les papiers, aller faire les courses, conduire pour se rendre chez son médecin… Autant de tâches qui deviennent parfois difficiles à accomplir arrivé un certain âge et qui nécessitent alors l’aide d’une personne extérieure. Un membre de la famille, un ami proche ou une connaissance simplement bienveillante : quel qu’il soit, l’aidant donne de son temps pour rendre la vie du sénior plus facile et préserver sa santé autant que faire se peut, quitte à en négliger la sienne.

Une santé malmenée

C’est l’Association Française des Aidants qui a observé le phénomène après avoir réalisé une enquête sur la santé de ces tiers qui offrent gracieusement de leur temps. Près de 200 personnes, 74 hommes et 126 femmes, ont été sondées et les résultats sont surprenants. Plus de la moitié assurent rencontrer des problèmes de santé qu’ils n’avaient pas avant de devenir « aidant ». Pour pallier le problème, 25% déclarent avoir augmenté leur consommation de médicaments (somnifères, antidépresseurs et tranquillisants).

Des aidants qui devraient se ménager

Un aidant sur cinq renoncerait à une consultation médicale ou à une hospitalisation par manque de temps et ce phénomène est encore plus prononcé lorsque ces derniers se trouvent être les conjoints ou les enfants des personnes âgées ou malades. Chez certains, la dévotion est si grande que négliger sa propre santé pour préserver celle de l’autre semble, inconsciemment, devenir normal. Pourtant, les 8,3 millions d’aidants qu’abrite la France devraient également penser à se ménager et à consulter un professionnel de santé, ne serait-ce que pour parler du rôle qu’ils endossent par choix ou par « devoir ».

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