Journée mondiale du diabète : urgence du diagnostic chez l’enfant
Plus de 2 000 enfants par an ont été diagnostiqués avec un diabète de type 1 entre 2013 et 2015 en France et les taux les plus élevés ont été observés en Corse et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, selon une étude inédite publiée à l’occasion de la Journée mondiale du diabète ce mardi.
Durant cette période, “6.424 enfants (2.008 en 2013, 2.130 en 2014 et 2.286 en 2015) ont été identifiés comme nouvellement atteints de diabète de type 1: 3.411 garçons et 3.013 filles”, souligne cette étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence Santé publique France. Le diabète, un trouble d’assimilation des sucres par l’organisme, existe sous deux formes. Le diabète de type 2 (près de 90% des cas) correspond à une hausse prolongée du taux de sucre dans le sang, souvent associée à l’obésité et aux modes de vie (sédentarité, alimentation…). Le diabète de type 1, qui apparaît le plus souvent de manière brutale chez l’enfant ou chez le jeune adulte, est caractérisé par une production insuffisante d’insuline, une hormone secrétée par le pancréas.
Des disparités selon les régions
Cette étude, qui porte sur les enfants de six mois à 14 ans, “est la première à produire une estimation nationale de l’incidence du diabète de type 1 de l’enfant en France à partir de bases de données médico administratives”, souligne le BEH. “Les taux d’incidence (nouveaux cas, ndlr) les plus élevés ont été observés dans les régions Corse (21,7 pour 100.000 personnes-années), Provence-Alpes-Côte d’Azur (21,1) et Hauts-de-France (19,7)”. Les taux les plus bas ont été relevés en Guyane (3,6 pour 100.000 personnes-années), en Guadeloupe (12,2), à La Réunion (14,2) et, en métropole, dans les régions Pays de la Loire (15,8), Nouvelle-Aquitaine (16,8) et Normandie (16,9).
Des variations géographiques mal connues
“Les causes de ces variations géographiques, qu’elles soient au niveau régional ou international, sont mal connues dans la littérature, malgré les nombreux facteurs étudiés pour les expliquer : facteurs environnementaux ou interactions entre génétique et environnement”, notent les auteurs de l’étude. “Plus probablement, ces variations doivent être expliquées par une combinaison complexe de causes”, jugent-ils. Au niveau national, la majeure partie des enfants diagnostiqués (42%) avait de 10 à 14 ans (contre 36% âgés de 5 à 9 ans et 22% de 6 mois à 4 ans).
L’urgence du diagnostic
Le BEH souligne l’urgence du diagnostic du diabète de type 1 chez l’enfant en raison du risque “d’aggravation très rapide vers l’acidocétose” (complication qui consiste en une augmentation de l’acidité du sang en raison du manque d’insuline) : “L’acidocétose peut conduire à un coma, voire à un décès”. Quelque 3,3 millions de personnes (soit 5% de la population) sont traitées pour un diabète (quel que soit le type) en France, rappelle Santé Publique France.
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