Sclérose en plaques : maladie héréditaire ou génétique ?
La sclérose en plaques est considérée comme une maladie auto-immune ce qui signifie que le système de défense qui normalement nous permet de lutter contre les agents étrangers ne joue plus son rôle et se met alors à nous attaquer. En France, la pathologie concerne environ 100 000 personnes. On sait qu’elle n’est pas héréditaire mais qu’elle peut toucher des sujets « génétiquement » prédisposés. Explications.
D’une manière générale, on identifie très difficilement encore les raisons qui vont faire qu’une personne va développer une SEP. Les données dont la recherche dispose permettent cependant de dresser un « portrait » type. On sait, par exemple, qu’elle va toucher plus particulièrement le sexe féminin avec 3 femmes atteintes pour 1 homme. Le Professeur Gilles Edan, neurologue, chef du Pôle Neurosciences du CHU Pontchaillou à Rennes et spécialiste incontesté du sujet explique : « On peut penser que comme beaucoup de maladies auto-immunes, existe une relation entre les hormones sexuelles et le système immunitaire expliquant une telle prédominance ». En outre, certains facteurs convergents ont été mis en évidence par la science associant l’environnement et la génétique. La maladie, par exemple, est plus répandue dans les régions tempérées que sur les territoires très ensoleillés ; de même dans les familles déjà touchées par la SEP, le risque pour les générations à suivre de partager la maladie est d’environ 2 à 3%.
La SEP : une maladie héréditaire ?
C’est donc l’association de plusieurs facteurs génétiques et environnementaux tels que l’infection par le virus d’Epstein Barr (celui qui cause la mononucléose notamment), le tabagisme et le manque d’ensoleillement qui vont être nécessaires pour déclencher cette maladie. Pour autant, la sclérose en plaques comme elle n’est pas contagieuse n’est pas une maladie héréditaire puisqu’elle est non transmissible génétiquement ; concernant la SEP on va donc plutôt parler d’un terrain de susceptibilité génétique. Il n’y a donc aucune raison de contre indiquer une grossesse chez une femme atteinte de sclérose en plaques. La maternité n’a d’ailleurs pas d’impact sur l’évolution à long terme de la maladie et il n’y a aucun risque particulier concernant la santé de l’enfant à naître. De même l’allaitement est tout à fait envisageable tant que la maman atteinte de SEP ne reprend pas son traitement de fond.
Ce qu’il faut retenir
On retiendra donc que dans une famille dont un membre a une sclérose en plaques, le risque de développer la maladie est un peu plus élevé que dans la population générale. Quant aux gènes qui sous-tendent ce terrain « favorable », et qui ont été mis à jour par des analyses moléculaires à très grandes échelles internationales, ils sont assez nombreux. Une vaste étude d’analyse de génomes, impliquant deux consortiums de recherche internationaux, et notamment des chercheurs de l’lnserm, achevée en 2011 a ainsi permis de découvrir 29 variants génétiques associés à la SEP. Pour autant, si la prédisposition génétique à la sclérose en plaques résulte de l’association de plusieurs de ces derniers, reste que chacun d’entre eux a un faible effet sur le risque de tomber malade.
© iStockphoto
Merci beaucoup c’est très intéressant