Pollution intérieure : alerte sur les produits d’entretien
Le magazine 60 Millions de consommateurs révèle ce jeudi une étude soulignant la dangerosité de certains produits d’entretien et leurs conséquences en termes de pollution de l’air intérieur. L’occasion pour le Syndicat français des allergologues (SYFAL) de réaffirmer la nécessité d’améliorer l’information des consommateurs pour prévenir les risques.
Après avoir étudié des dizaines de produits d’entretien ménagers, le magazine 60 Millions de consommateurs s’alarme sur leurs effets en matière de pollution de l’air intérieur et leurs conséquences sur la santé des utilisateurs. La composition de 46 produits passés au crible révèle en effet la présence de composés organiques volatils (COV) et de substances allergènes « irritantes, voire toxiques ». C’est ainsi que le Syfal qui se bat en faveur de l’amélioration de l’information des consommateurs concernant les produits de consommation courante a souhaité s’exprimer par la voix de sa présidente : « Je m’associe pleinement à l’appel en faveur d’une meilleure information lancé par 60 Millions de consommateurs. Le Syfal défend depuis plusieurs années l’importance de l’étiquetage pour redonner le pouvoir aux consommateurs ».
Un manque d’informations pour le consommateur
Aujourd’hui, en effet, les pictogrammes ne donnent pas suffisamment d’indications et les conseils d’utilisation restent beaucoup trop succincts. Si certaines substances allergènes font d’ores et déjà l’objet d’une notification obligatoire, ce n’est pas le cas pour toutes. « Il est urgent de mettre en place un affichage plus clair et lisible : les substances allergènes pourraient ainsi être signalées en gras dans la liste des composants pour renforcer leur visibilité ».
La seule information sur la composition des produits reste néanmoins insuffisante. Les utilisateurs doivent être conscients des conditions d’utilisation requises. « Les pictogrammes ne suffisent pas. Des conseils d’utilisation devraient être écrits en toutes lettres » souligne Isabelle Bossé qui ajoute « après avoir utilisé ces produits, il faut impérativement aérer son habitat. Et si cela est possible, privilégier les produits naturels du type savon de Marseille et vinaigre blanc. »
L’efficacité des acaricides remise en cause
En outre, l’étude souligne les effets secondaires des acaricides, notamment la survenance de crises d’asthme chez les personnes allergiques. « Les acaricides sont de moins en moins efficaces et ne tuent en moyenne que 30% des acariens. Mais des solutions naturelles existent : aérer les chambres, se doter de housses anti-acariens labellisées, changer son matelas tous les dix ans, aspirer son matelas tous les mois et laver son linge de lit toutes les semaines, etc. » Autant de solutions de bon sens à mettre en œuvre pour améliorer l’air intérieur au service de la santé publique.
En fait, les acaricides chimiques ne devraient constituer qu’un traitement d’appoint, dans l’attente d’un réaménagement intérieur et de changements d’habitudes de vie.