Causes & origines de l’endométriose : stop aux idées reçues
# Communiqué EndoFrance
En France, une femme sur dix est atteinte d’endométriose qui, si elle est mal prise en charge, peut entraîner de graves conséquences. Pourtant, la maladie reste encore trop peu connue. C’est pourquoi, l’association EndoFrance vient de publier l’édition 2 de son livre « Idées reçues contre l’endométriose ». Morceaux choisis.
L’endométriose ce ne n’est pas « juste » des règles douloureuses !
Bien que relativement courante, cette pathologie gynécologique est peu connue des Français, ce qui rend sa prise en charge plus délicate. Et si l’endométriose provoque parfois de vives douleurs, en particulier lors des règles, elle peut être aussi parfois asymptomatique. Il faut savoir aussi qu’il n’existe pas une endométriose mais des endométrioses.
En cas de douleurs : la douleur qui va se situer dans la région du pelvis (bas ventre et zone génitale) peut être très aigüe… Dès lors, les symptômes, trop souvent résumés aux règles douloureuses, devront être analysés, associés et interprétés pour donner tout son sens à l’interrogatoire de la patiente. Ainsi, des rapports sexuels douloureux, (ou dyspareunies) peuvent également orienter vers la pathologie, mais aussi des signes digestifs (type : diarrhée/constipation, nausées, vomissements, douleurs « au ventre » non spécifiques) qui peuvent être accentués ou présents seulement pendant les règles.
Il faut savoir aussi qu’il n’existe pas une endométriose mais des endométrioses
Selon le type d’endométriose, la patiente sera confrontée à différents symptômes : une endométriose rectale provoque, par exemple, des douleurs importantes lors d’émission de selles surtout pendant les règles ; des douleurs à la miction ou une miction fréquente peuvent être en relation avec une endométriose vésicale, parfois accompagnée de sang dans les urines (hématurie). Dans ce cas précis, d’autres signes moins spécifiques tels que les lombalgies, douleurs sciatiques, douleurs projetées dans les cuisses seront souvent associés.
L’endométriose ne touche pas que les femmes adultes
Touchant une femme sur dix entre 16 et 50 ans au sein de l’Hexagone, l’endométriose est une maladie chronique qui survient chez les femmes en âge de procréer. Plusieurs études ont mis en évidence une fréquence élevée de l’endométriose (jusqu’à 50 %), lors de cœlioscopies réalisées chez des adolescentes pour des douleurs sévères (douleurs de règles, troubles digestifs ou urinaires et, une fois sur deux, des douleurs continues en dehors des règles). Cela dit, il ne faut pas porter par défaut le diagnostic d’endométriose chez toutes les adolescentes qui ont des douleurs pendant ou en dehors de leurs règles. Ce diagnostic doit être posé avec rigueur et être un diagnostic de certitude et non de présomption pour éviter aux jeunes femmes tout stress inutile à une période de leur vie où elles sont particulièrement vulnérables.
L’endométriose est une maladie héréditaire
Difficile de définir avec certitude l’origine de l’endométriose. Si plusieurs mécanismes pourraient expliquer comment des cellules de l’endomètre se retrouvent là où il ne faut pas (en dehors de la cavité utérine) pour former l’endométriose, d’autres pistes ont aussi été explorées comme la piste génétique. Ainsi, l’étude des familles de femmes souffrant de la pathologie a montré que les mères de patientes atteintes avaient un risque huit fois supérieur de développer la même maladie, tandis qu’il était de six fois supérieur pour les sœurs. Pour autant, ce lien aurait pu ne pas être que génétique, mais également découler d’une exposition environnementale que les familles partageraient. Ainsi, si la part génétique de l’endométriose n’est pas négligeable, elle n’est pas de 100 %. L’hérédité serait alors « multifactorielle » et associerait des variants génétiques mais aussi des causes environnementales comme les perturbateurs endocriniens ou d’autres toxiques. Conclusion : l’endométriose peut être liée pour partie au moins à une transmission héréditaire, mais il est encore impossible de prédire si une femme transmettra ou non l’endométriose.
Les facteurs environnementaux favorisent l’endométriose
Difficile là encore d’avoir des certitudes dans la mesure où différents facteurs environnementaux sont susceptibles d’intervenir dans la maladie sans pour autant être les mêmes pour toutes les femmes concernées. On parle ici d’épigénétique, c’est-à-dire des modifications des facteurs génétiques sous l’influence de facteurs environnementaux, sachant que ces derniers peuvent être multiples. Jusqu’ici, plusieurs facteurs ont été pointés du doigt et étudiés comme la surconsommation d’alcool ou encore la pollution de l’air sans qu’aucune conclusion définitive n’ait été émise. En revanche, a été mis en avant le rôle potentiel du bisphénol A, un perturbateur endocrinien œstrogénomimétique dans l’endométriose. Mais des recherches sont encore en cours.
Jusqu’ici, plusieurs facteurs ont été pointés du doigt et étudiés comme la surconsommation d’alcool ou encore la pollution de l’air sans qu’aucune conclusion définitive n’ait été émise
L’endométriose augmente le risque de cancer
Si l’endométriose et le cancer partagent certaines caractéristiques, il est certain que l’endométriose n’est pas un cancer. L’endométriose est une maladie bénigne qui ne conduit jamais au décès des femmes qui en sont atteintes, même en l’absence de traitement. Dans la très grande majorité des cas, les lésions arrêtent de progresser avec le temps, en taille comme en nombre, même lorsqu’aucun traitement n’est prescrit. Reste à savoir si des cancers peuvent se développer à partir de lésions d’endométriose ? Jusqu’ici, c’est le risque de cancer de l’ovaire qui a été le plus étudié, et les études montrent que ce cancer (dont le risque est déjà très faible dans la population générale, de l’ordre de 1 %) n’est que modérément augmenté chez les femmes atteintes d’endométriose, et que cette augmentation, en sus, ne concerne que certains sous-types très rares de cancer de l’ovaire.
Il est certain que l’endométriose n’est pas un cancer
L’endométriose est une cause d’infertilité
L’endométriose peut être une cause d’infertilité du fait de quatre mécanismes associés ou isolés. Une femme qui cumule les quatre aura très probablement besoin d’une assistance médicale à la procréation (AMP) si elle souhaite devenir maman, et plus particulièrement si elle tente une grossesse après 35 ans, âge où la fertilité des deux parents commence à décliner. Mais l’infertilité n’est pas une caractéristique obligatoire de l’endométriose, la plupart des femmes endométriosiques n’étant pas infertiles et pouvant donc tomber enceinte. En revanche, la sexualité dans le couple peut poser problème, les patientes endométriosiques souffrant lors des rapports sexuels… Or pour obtenir une grossesse, ces derniers doivent être réguliers (au moins trois fois par semaine).
Idées reçues sur l’endométriose
2e édition revue et augmentée
Ouvrage dirigé par le Pr Charles Chapron et Yasmine Candau aux Éditions : Marie-Laurence Dubray
« idées reçues » est une marque protégée.
Prix : 12 euros TTC – Disponible en librairie ou sur internet
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