Votre enfant fait pipi au lit : voici ce que vous devez savoir
En France, on estime qu’environ 6% des enfants de 6 à 10 ans font régulièrement pipi au lit. Un phénomène, nommé énurésie, qui peut même perdurer jusqu’à l’adolescence, voire à l’âge adulte. Causes, symptômes et traitements de l’énurésie : on vous dit tout !
Bien que relevant d’une affection médicale, l’énurésie ne fait pourtant pas toujours l’objet d’une consultation alors même que ses conséquences sur ceux qui en souffrent et leur entourage ont été démontrées. D’un côté, il y a un enfant qui se sent « honteux » de faire pipi au lit, et de l’autre, des parents qui se sentent démunis. On constate également que les enfants énurétiques sont plus anxieux, plus tristes, plus réservés ou agités que les autres et présentent de plus grandes difficultés d’attention à l’école, à la maison ou lors d’activités extra-scolaires.
L’énurésie nocturne sous-estimée
Facteur d’isolement progressif tant au niveau scolaire que familial, l’énurésie mérite donc d’être prise au sérieux et abordée avec son médecin. Mais les idées reçues sont tenaces. La majorité des parents, en effet, ne considère pas ce phénomène comme une maladie. Ainsi, tandis que plus d’un tiers des concernés pense qu’elle régressera spontanément, 14% d’entre eux imaginent même que leur enfant fait exprès de mouiller son lit… C’est ainsi que plus de la moitié des parents ne consulte pas pour l’énurésie de leur enfant.
La majorité des parents, en effet, ne considère pas ce phénomène comme une maladie. Ainsi, tandis que plus d’un tiers des concernés pense qu’elle régressera spontanément, 14% d’entre eux imaginent même que leur enfant fait exprès de mouiller son lit…
Les causes de l’énurésie nocturne
Commençons d’abord par définir l’énurésie. C’est selon l’International Children Continence Society (ICCS) « l’émission d’urines complètes durant le sommeil – mais jamais pendant la période de veille – chez des enfants d’au moins 5 ans révolus ». On distingue ainsi deux types d’énurésie. Il y d’un côté, l’énurésie primaire lorsque l’enfant n’a jamais été vraiment propre auparavant qui est, en outre, la forme la plus fréquente du phénomène en concernant 10 à 15% des enfants âgés de cinq ans et près de 6 à 8% des enfants de huit ans. Il existe aussi quelques cas (1 à 2%) recensés chez les adolescents. Et, il y aussi l’énurésie secondaire. Ici, le pipi au lit survient à la suite d’une période de 6 mois durant laquelle l’enfant a été complètement propre.
Différents facteurs possibles du “pipi au lit”
L’énurésie primaire peut être favorisée par différents facteurs. La diminution de la production de l’hormone naturelle ADH, également connue sous le nom d’hormone antidiurétique, qui limite normalement la production d’urine pendant la nuit peut être l’une des causes de l’incontinence du petit patient. Alors qu’un enfant « sec » produit jusqu’à 20 ml d’urine par heure dans la nuit, ce chiffre chez un enfant énurétique monte jusqu’à 50 ml par heure. Un retard de maturation de la capacité de la vessie de l’enfant ou encore un défaut du réflexe d’éveil peuvent être aussi considérés comme potentiellement responsables du phénomène. L’hérédité est également en cause : avec un parent atteint, la probabilité pour que l’enfant soit énurétique est de 43%, avec deux parents touchés, le chiffre passe à 77%. Quant à l’énurésie nocturne secondaire, elle peut être de son côté due à une période sombre et dépressive chez l’enfant. Ici, on parle de stress psychosocial.
Alors qu’un enfant « sec » produit jusqu’à 20 ml d’urine par heure dans la nuit, ce chiffre chez un enfant énurétique monte jusqu’à 50 ml par heure
Enurésie : l’importance de l’interrogatoire médical
Quoiqu’il en soit, lors de la consultation, le médecin de famille devra procéder en premier lieu à un examen consistant en un questionnaire vis-à-vis du jeune patient quant à la fréquence de son énurésie mais aussi, aux circonstances. Il l’examinera ensuite et pourra également effectuer une analyse d’urine et une échographie des reins et de la vessie. La tenue d’un « journal de miction » pourra également être préconisée.
Enurésie : la difficulté du diagnostic
Ce qui se constate, en tout cas, c’est que l’énurésie ne fait pas toujours l’objet d’une consultation médicale. En outre, il est aussi un « vrai défaut de connaissance des médecins » quant au sujet, selon le Pr Bérard qui précise : « Une première consultation pour détecter les fuites est nécessairement longue et les généralistes n’ont pas toujours le temps de la pratiquer. C’est dommage car il s’agit typiquement d’une pathologie pour laquelle un interrogatoire peut parfois suffire sans examens complémentaires. »
L’énurésie s’associe dans 40% des cas à d’autres problèmes comme l’hyperactivité qui a aussi un retentissement social et scolaire
L’énurésie n’est pas un trouble psychologique !
Reste que le sujet doit sortir du tabou : si nous en parlons peu, en revanche nombreux sont les enfants et les familles qui en souffrent. Il ne faut donc pas attendre pour aller consulter d’autant plus que l’énurésie s’associe dans 40% des cas à d’autres problèmes comme l’hyperactivité qui a aussi un retentissement social et scolaire. Ainsi, chez certains, le traitement du trouble de l’attention peut faire disparaître l’énurésie. Et, aux parents, rappelons que l’énurésie n’est pas un trouble psychologique ou psychiatrique ! Qu’il ne sert à rien d’envoyer un enfant chez le psy sauf si finalement il a développé un pathologie qui l’a inhibé.
Des statistiques montrent même qu’1% des adultes gardent une énurésie
Rappelons aussi que même si l’énurésie disparait parfois avec le temps (15% des cas par an), il ne faut pas laisser l’enfant en souffrir ou, comme disaient les grands-mères, se dire que le phénomène passera à la puberté ou au soir de son mariage. Des statistiques montrent même qu’1% des adultes gardent une énurésie.
L'[énurésie secondaire->https://www.enuresie.net] chez l’adulte reste un sujet tabou. C’est tout à fait compréhensible, qui à 40 ans avouerait à ses enfants, collègues de travail qu’il lui arrive de faire pipi au lit. C’est une situation dégradante mais il faut bien que les personnes concernées soient sensibilisées au fait que les adultes seraient entre 200 et 400 000 en france. N’ayez donc pas honte et rassemblez vous pour vous entre aider et aider les plus jeunes à passer ce cap le mieux possible.