Cigarettes « light » ou « fines » : non, elles ne sont pas moins nocives !
Des packagings plus fins, des cigarettes considérées comme « élégantes », des cigarettes mentholées aussi ou encore des « light » : la vérité c’est qu’il n’est pas de « clopes » non nocives !
Depuis quelques années sont apparues, en effet, des cigarettes proposées dans des paquets se souhaitant plus « chics », certains ayant même pris le nom de magazine de mode… Allongées et blanches sur toute leur longueur, les cigarettes qu’ils contiennent ont alors surtout conquis la population féminine, ayant tendance à renvoyer à une image de moindre toxicité tout en donnant même l’impression que fumer est « classe ». De même dès les années 70, les “light” ont contribué à attirer une nouvelle “clientèle” de fumeurs (et surtout de fumeuses), se réclamant d’être moins nocives.
Cigarettes « fines » : les stratégies marketing en cause
Mais il n’aura pas fallu attendre le XXIème siècle pour que la cigarette donne cette impression d’élégance… Rappelez-vous, Scarlett Johansson, incarnant dans Le Dahlia Noir, cette femme des années 40, prenant souvent la pose avec son porte-cigarette. Dès les années 30, en effet, sont apparues des publicités visant à conquérir le marché féminin prônant dès lors une certaine idée de liberté associée au fait de fumer.S’en sont alors suivies des stratégies marketing de plus en plus ciblées sur la gente féminine avec notamment le lancement de nouveaux packagings qui n’ont pas manqué d’attirer son attention. Résultat chiffré : la France compte aujourd’hui près de 16 millions de fumeurs. Ei si dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers a baissé depuis les années 60, passant de 45% à 35%, en revanche, dans la population féminine, la proportion de fumeuses régulières a augmenté, passant de 10 à 22%.
Quel est l’impact du tabagisme sur la santé des femmes ?
Selon les Autorités sanitaires, au XXe siècle, le tabac a causé 100 millions de morts dans le monde entier. Un nombre qui risque de s’élever à 1 milliard pour le XXIe siècle si les comportements ne changent pas. En France, le tabagisme est ainsi la première cause de mortalité évitable, avec environ 60 000 décès chaque année. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt prématurément des causes de son tabagisme, et la moitié de ces décès se situe entre 35 et 69 ans.
Ei si dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers a baissé depuis les années 60, passant de 45% à 35%, en revanche, dans la population féminine, la proportion de fumeuses régulières a augmenté, passant de 10 à 22%.
Il faut savoir aussi que les complications commencent à apparaître 20 à 30 ans après le début du tabagisme. Parmi les plus craintes, il y a évidemment le cancer du poumon mais on parle aussi de plus en plus de la BPCO ou broncho-pneumopathie chronique obstructive, une maladie respiratoire qui détruit silencieusement et doucement les poumons et dont on dit que le tabagisme est l’une des causes principales. Pour bien comprendre, citons un autre chiffre : sur les 60 000 morts dus au tabac chaque année en France, 17 500 présentaient une BPCO
Les femmes moins touchées, oui, mais…
Si actuellement, les femmes sont moins touchées que les hommes par les maladies du tabac du fait que celles qui ont 70 ans aujourd’hui sont finalement assez peu nombreuses à avoir fumé dans leur vie, reste, en revanche, un phénomène très inquiétant… En effet, est pointé du doigt l’augmentation du nombre de femmes décédées des suites d’un cancer du poumon ces dernières années alors même que le chiffre est voué à augmenter. Se dit même que d’ici à 2025, il devrait égaler le nombre de décès par cancer du sein.
Cancer du poumon chez la femme : les chiffres qui inquiètent
La cause la plus évidente de cette augmentation est la hausse du tabagisme féminin depuis les années 1960. Et depuis cette date, l’on constate qu’alors même que les femmes fument beaucoup plus qu’auparavant, les comportements de prévention n’ont eux pas suivi. Ainsi, le dépistage du cancer du poumon chez la femme est loin d’être systématique. Du fait d’un diagnostic malheureusement trop tardif, leurs chances de survie sont alors beaucoup plus faibles que chez les hommes. Selon l’Institut national du cancer (Inca), en 2015 45 000 nouveaux cas de cancer du poumon ont été dénombrés dont environ 30 000 chez l’homme (67 %) et 15 000 chez la femme. En termes de fréquence, c’est donc jusqu’à présent le deuxième cancer chez l’homme et le troisième chez la femme.
2ème cancer chez l’homme et 3ème chez la femme
Mais voilà qu’alors qu’il s’est pratiquement stabilisé chez l’homme depuis 1980, l’on constate, à contrario, une forte progression chez la femme : + 5,3 % par année entre 1980 et 2012. Côté décès induits par la maladie, là encore, les chiffres sont alarmants puisque le cancer du poumon est devenu la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes en France tandis même qu’aux Etats-Unis, il tue maintenant davantage de femmes que le cancer du sein… Et si l’on se fie aux dernières projections françaises (“Le cancer en France métropolitaine : projections d’incidence et de mortalité par cancer en 2017”), il se pourrait bien que, bientôt, les statistiques hexagonales rejoignent les chiffres américains…
En 2015 45 000 nouveaux cas de cancer du poumon ont été dénombrés dont environ 30 000 chez l’homme (67 %) et 15 000 chez la femme
Gare aux filtres ventilés !
Avant l’apparition des cigarettes aux noms glamour, se caractérisant par leur blancheur et leur finesse, celles aussi appelées « slim », sont nées les cigarettes « light » dans les années 1970. Dotées d’un filtre ventilé (percé de trous), et imaginées comme moins dangereuses, ces dernières sensées être « plus légères » ont alors donné meilleure conscience aux fumeurs et surtout à leur pendant féminin. Pour autant, et dès le début des années 2000, la science a considéré que les cigarettes « light » n’étaient pas moins nocives que les « classiques ». Pire, en 2017, une nouvelle étude américaine (Ndlr : National Cancer Institute) se penchant sur le rôle des « light » dans l’augmentation des cancers du poumon profond (adénocarcinomes) a conclu que ces cigarettes à filtres ventilés ont sans doute causé plus de dégâts que les plus « traditionnelles ».
Adénocarcinome : cancer le plus commun chez les fumeurs
Le constat aux Etats-Unis montrant que la fréquence des autres types de tumeurs cancéreuses pulmonaires avait baissé tandis même que le nombre de fumeurs avait diminué régulièrement au cours des dernières décennies, a poussé ces travaux. Les résultats ont alors confirmé ce que des chercheurs suspectaient depuis des années : les cigarettes light ne sont pas moins nocives ! L’analyse des données, en effet, a suggéré clairement un lien entre le nombre de trous ajoutés dans les filtres de ces cigarettes et un accroissement du taux d’adénocarcinomes du poumon ces vingt dernières années.
En cause, des filtres ventilés qui font inhaler davantage de fumée dont les taux de cancérigènes et d’autres toxines sont plus concentrés et modifient la combustion du tabac
En cause, des filtres ventilés qui font inhaler davantage de fumée dont les taux de cancérigènes et d’autres toxines sont plus concentrés et modifient la combustion du tabac. Conséquence : des cancérigènes en plus sous forme de particules fines qui atteignent les parties les plus profondes des poumons, là où se développent le plus souvent les adénocarcinomes.
Toutes les cigarettes sont donc mauvaises
Quelles soient fines, light/slim ou même aromatisées, toutes les cigarettes sont donc nocives pour la santé. Selon le Professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris : « Une seule bouffée de cigarette a des effets néfastes sur la santé. Si la moitié des patients atteints d’un cancer du poumon ont fumé 400 000 cigarettes avant d’en mourir, quelques cigarettes peuvent suffire à faire du mal. » Bien sûr, les risques dépendent de la durée et de la quantité fumée chaque jour, toutefois et selon une étude publiée en février 2017 dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France, parmi les 15 000 cas de cancer potentiellement évitables chaque année en France, le gain serait maximal pour le cancer du poumon. Alors, êtes-vous prêts à arrêter de fumer ?
Plus de cigarettes dans les films ?
En novembre dernier, la sénatrice PS de la Sarthe, Nadine Grelet-Certenais, a proposé d’interdire la cigarette dans les films français. Une proposition qui a retenu l’attention d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Une initiative approuvée par la Ligue contre le cancer qui souhaite éviter la banalisation de la consommation de tabac. Dans sa politique de prévention, le gouvernement prévoit d’ailleurs dans le cadre du deuxième plan de lutte contre le tabagisme de « travailler sur le marketing social, sur les réseaux sociaux, à la dénormalisation de l’image du tabac dans la société, notamment vis-à-vis des jeunes ». A suivre.
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