Accouchement à domicile : ce qu’il faut savoir

Vous souhaitez accoucher à la maison mais vous ne savez pas vraiment si c’est une bonne idée ? Alors, suivez le guide pour être totalement rassurée et savoir comment il est conseillé de s’y prendre pour faire naître bébé au sein de son foyer en toute sécurité…

L’accouchement à domicile séduit chaque année près de 2 000 Françaises, soit 1 à 2% des futures mamans. Pour leur apporter du soutien, seulement 60 sages-femmes, toutes libérales, assurent cette pratique. Le bouche-à-oreille demeure donc la meilleure façon de trouver l’une de ces perles rares… Et attention à bien la choisir :  au moment de l’accouchement chez vous, vous devrez être en totale confiance avec votre sage-femme d’autant plus d’ailleurs que la péridurale sera impossible… 

Accouchement à domicile : comment ça se passe ?

Le professionnel de la naissance qui accompagne la femme enceinte pendant l’accouchement sera le même qui l’aura suivie tout au long de sa grossesse. Il sera également désigné pour superviser la phase postnatale ainsi que des séances de rééducation du périnée. A la maison, les parents devront préparer l’arrivée de la sage-femme. Elle aura besoin de serviettes éponges, de compresses, d’une bassine et d’une alèse plastifiée. De son côté, elle sera équipée d’un monitoring pour écouter le rythme cardiaque du bébé, d’instruments de réanimation et de produits de perfusion.

Dans l’accouchement à domicile, les parents sont libres de décider de la pièce et de la position qu’ils préfèrent pour faire naitre le bébé. A n’importe quel moment, ils auront la possibilité de demander un transfert dans une maternité.

Sachez aussi qu’outre l’absence d’anesthésie péridurale, l’utilisation de médicaments et les épisiotomies (incision du périnée pour éviter les déchirures) sont susceptibles d’être négligées. A la moindre complication il faudra donc transporter la maman dans la maternité la plus proche. La prise de rendez-vous avec un établissement est recommandé le cas échéant.

A n’importe quel moment, ils auront la possibilité de demander un transfert dans une maternité

La présence du papa est réclamée puisque dans le cadre d’un accouchement à domicile, il contribue au travail en assistant la sage-femme par des massages à la maman, des soins et des paroles rassurantes.

Combien ça coûte ?

Le coût d’un accouchement à domicile est un peu plus élevé que dans une maternité publique mais moins que dans une clinique privée. En principe, selon les sages-femmes et le revenu des parents, on estime le prix d’un accouchement à domicile entre 750 et 1 200 euros, dont 300 euros sont pris en charge par la Sécurité Sociale, en fonction de la mutuelle de chacun.

Les bonnes raisons d’accoucher chez soi

Sur les 800 000 naissances par an en France, le privilège de ce 0,2% de bébés nés chez eux, revient à les accueillir directement en famille. Sans dépendre de l’organisation d’un établissement de santé, la maman, proche de sa famille, peut donc vivre son accouchement à son rythme. Un environnement apaisé et entièrement dédié à une seule femme enceinte est censé favoriser son accouchement. 

Les risques pour bébé et maman

Durant l’accouchement à domicile, la sage-femme se retrouve seule avec la femme enceinte et son compagnon. Si elle est équipée du nécessaire, elle ne dispose pas, en revanche, d’une poche à oxygène, d’une poche de sang, de forceps ou d’une ventouse pour traiter les complications éventuelles. De fait, en cas de problème, il sera nécessaire de transférer la maman à l’hôpital. Or, la distance pourra mettre en danger la vie du bébé. Un travail prolongé, par exemple, peut priver l’enfant à naître d’oxygène sans moyens de le réanimer quand l’accouchement est pratiqué à la maison. De même, à la naissance, le cerveau du bébé est très altérable : ici, une quelconque douleur, même moindre, peut entrainer des lésions et des séquelles irrémissibles. La maman court aussi des risques : en cas d’hémorragie, si le placenta ne se décolle pas ou se décolle partiellement. Si l’hémorragie devient trop importante, la sage-femme ne disposera pas de solution adéquate. 

Mais soyez rassurées, toutefois, car selon l’APAAD (Association Professionnelle Accouchement Accompagné à Domicile), en 2018, aucune femme ayant accouché chez elle n’a connu de problèmes graves avec un taux de mortalité nul !

Contre-indications

En cas de grossesse gémellaire, de menace d’accouchement prématuré ou de présentation par le siège (4% des bébés naissent les fesses en bas plutôt que la tête en bas), il faut se résoudre à accoucher en clinique ou à l’hôpital. Idem pour les futures mamans souffrant d’hypertension et de diabète, ou ayant des antécédents de césarienne. Dans ces cas particuliers, en effet,  une surveillance médicale sera nécessaire.