Journée mondiale de la maladie cœliaque
La maladie coeliaque détruit la paroi de l’intestin grêle. Pour la guérir, une seule solution : le régime sans gluten à vie. Les explication du Pr Christophe Cellier, Chef de Service d’Hépato-gastro-entérologie et Endoscopie Digestive – Hôpital Européen Georges Pompidou.
La maladie coeliaque ou intolérance au gluten est-elle répandue ?
Il y a finalement assez peu d’études sur le sujet et celles dont on dispose sont relativement anciennes. De fait, il est difficile d’avoir une idée réellement représentative quant aux patients touchés : l’on parle de 0,5 à 2% de la population qui serait concernée en fonction des régions. Mais en réalité ce chiffre ne représenterait que 20 à 30% des malades. Ce que l’on peut dire, en revanche, c’est que la maladie coeliaque est « potentiellement » fréquente.
Pour autant, ces dernières années ont vu de nombreuses personnes adopter le régime sans gluten…
Une alimentation sans gluten pour qui n’est pas malade n’a aucun intérêt prouvé. Exception faite de quelques formes réfractaires de la pathologie, le sans gluten est actuellement le seul traitement efficace contre la maladie coeliaque. Aussi, pour les patients diagnostiqués, il n’existe aucun médicament pour les soigner, juste un régime alimentaire strict extrêmement difficile à appliquer, le gluten étant partout. Les patients préfèreraient sans doute avaler un comprimé plutôt que de s’astreindre à une alimentation sans gluten. Des traitements alternatifs sont d’ailleurs en cours d’évaluation afin d’améliorer la prise en charge.
Une alimentation sans gluten pour qui n’est pas malade n’a aucun intérêt prouvé
Comment savoir alors si l’on est vraiment intolérant au gluten ?
La maladie est complexe au niveau des symptômes. Si certains sont typiques (comme les diarrhées, les maux de ventres, les nausées…), d’autres vont être plus compliqués à mettre sur le compte de la maladie ; certains patients vont même être asymptomatiques. En cas de doute, le mieux est encore de se faire prescrire une prise de sang ou de se soumettre à un autotest proposé en pharmacie permettant de révéler les anticorps spécifiques de la maladie. Mais attention, les tests de type IgG se prévalant de repérer les intolérances alimentaires ne sont pas fiables ! Reste le cas des « hypersensibles » qui présentent les symptômes sans risques de complications mais pour lesquels, le sans gluten va apporter un soulagement. Ce qui est sûr, c’est que le gluten ne présente aucun intérêt nutritionnel : l’on peut donc s’en passer sans risques. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’orthorexie alimentaire qui consiste à aller toujours plus vers le « sans quelque chose » dans son alimentation et qui peut là être problématique…
Ce qui est sûr, c’est que le gluten ne présente aucun intérêt nutritionnel : l’on peut donc s’en passer sans risques
Existe-t-il un « profil » de patient ?
Longtemps, l’on a pensé que les enfants étaient majoritairement concernés. Mais en réalité, le pic des diagnostics concerne plutôt la tranche des 20-40 ans tandis que 20% des dépistages touchent des personnes âgées de 60 ans et plus… La maladie coeliaque est aussi plus fréquente chez la femme par terrain de prédisposition génétique. De façon générale, le risque de transmission est multiplié par 5 chez les apparentés au premier degré des sujets coeliaques. Pour autant, dans 95% des cas, ils ne transmettront pas leur maladie.
Les patients diagnostiqués sont-ils suffisamment observants ? Et que risquent-ils à ne pas suivre un régime strict ?
Le régime sans gluten n’est suivi que dans 50% des cas car, comme je l’expliquais, manger sans gluten est excessivement difficile, notamment en dehors de chez soi (au restaurant, chez des amis…). La maladie a donc clairement un impact sur la vie sociale de qui en est atteint, elle est même « stressante ». Mais à ne pas suivre la prescription, le patient s’expose à la persistance des symptômes et à un risque accru d’inflammation de l’intestin grêle pouvant alors conduire à une déminéralisation osseuse aggravée ou même, dans des cas heureusement rares, des lymphomes ou autres cancers. En revanche, suivre le traitement permet d’améliorer cliniquement assez rapidement l’état de santé des patients, sachant que pour que l’intestin atrophié par la maladie repousse, il faut compter un à deux ans. Cela n’empêchera pas de poursuivre le régime sans gluten qui est une prescription à vie…
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