L’ostéoporose,l’importance d’une prise en charge efficace
Due à une perte de densité osseuse, l’ostéoporose augmente le risque de fractures chez les patients touchés. Nous répondons à vos questions sur cette maladie qui touche 39% des femmes de plus de 65 ans et 70% chez les plus de 80 ans…
85% des patients présentant une fracture ostéoporotique ne sont pas traités du fait d’un désinvestissement dans la prise en charge. Conséquence pour le patient atteint, le risque de se voir confronté à un phénomène de « cascade fracturaire ». Sans mobilisation forte dès à présent, le nombre de fractures risque d’exploser (+ 26% d’ici 2030) avec à la clé pour le système de santé français des surcoûts colossaux. Or, aujourd’hui, l’ostéoporose coûte déjà 5,4 milliards d’euros.
Ostéoporose, quels sont les signes, et les risques ?
L’ostéoporose est due à une fragilité osseuse qui se manifeste plus particulièrement chez la femme au moment de la ménopause. En effet, le remodelage osseux est contrôlé par les œstrogènes chez la femme après quoi, au fil du temps, ces hormones disparaissant progressivement, l’os devient moins résistant puisqu’il se détruit plus qu’il ne se construit (son fonctionnement naturel jusqu’alors) et avec en plus une qualité altérée.
En chiffres, après, 50 ans, c’est une femme sur trois qui présentera des fractures
En chiffres, après, 50 ans, c’est une femme sur trois qui présentera des fractures. Les hommes ne sont pas épargnés puisqu’un sur cinq est aussi concerné. Au total l’ostéoporose touche entre 4 et 5 millions de Français. La maladie est silencieuse, et c’est justement l’apparition de fractures dites à « basse énergie » qui doit alerter, c’est-à-dire des fractures qui, s’il n’y avait pas de fragilité osseuse, ne surviendraient pas. Par exemple, à 60 ans se casser un poignet, après une chute de sa hauteur n’a absolument rien de normal ! C’est d’ailleurs, le premier signe d’alerte. A 70 ans, une fragilité osseuse non diagnostiquée et prise en charge augmente le risque de fractures des vertèbres et à 80 ans, ce sera le col du fémur…
De nombreux traitements existent mais ne sont pas utilisés : pourquoi ?
A l’heure actuelle, une supplémentation en vitamines D et en calcium est surtout proposée. C’est nécessaire mais insuffisant pour prévenir le risque de fracture. Apres une consultation médicale reprenant l’histoire du patient, les éventuels facteurs de risques, la recherche d’une perte de taille de plus de 3 cm par exemple, une densitomètrie osseuse et une prise de sang est prescrite afin d’appréhender le niveau de risque de fracture du ou de la patiente. Selon le patient et le risque, il y a en effet tout un arsenal thérapeutique spécifique efficace et recommandé à délivrer selon les profils.
Les nombreux médicaments dont on dispose permettent ainsi de réduire le risque de fractures de l’ordre de 70%. Or, malgré cela, ces dernières années, le nombre de prescription a baissé alors même que les hospitalisations pour des cas de fractures augmentent. Un phénomène qui s’explique, entre autres, par le rôle prêté aux bisphosphonates (l’un des traitements de la maladie) dans l’ostéonécrose de la mâchoire, un effet indésirable qui pourtant demeure extrêmement rare , mais aussi parce que l’ostéoporose a eu du mal à s’imposer comme vraie maladie, ce qu’elle est pourtant incontestablement.
Ostéoporose, quels reflexes adopter?
Avec son plan « Ma santé 2022 », le gouvernement l’annonce : notre système de santé doit mieux prévenir. Pour l’ostéoporose, enfin citée officiellement dans cette nouvelle stratégie, il est possible d’anticiper le risque en préservant son capital osseux tout au long de sa vie, par des apports – si possible naturels – suffisants en calcium (produits laitiers, amandes, brocolis, certaines eaux minérales…), en vitamine D (le soleil – en dehors des heures les plus chaudes -, les poissons gras, l’huile de foie de morue…) et en faisant de l’exercice physique qui stimule le tissu osseux. En la matière, on préconise plutôt des sports en charge comme la marche, la course à pied… et ce, d’autant plus au moment de la ménopause. Enfin, il faut rappeller qu’en cas de fracture du col du fémur, après 80 ans, 20% des patients décèdent dans l’année qui suit…
L’article rappelle opportunément, après l’Académie de médecine il y a quelques années, que le Soleil à dose raisonnable est le meilleur activateur de la précieuse vitamine D.
Mais justement, il faudrait en finir avec le conseil absurde mais très répandu selon lequel il suffirait d’exposer un peu les avant-bras et le visage.
Conseil qui ne repose sur aucune étude crédible, et qui est lourdement démenti par les statistiques, car si cette faible exposition suffisait, on n’aurait pas autant de cas d’ostéoporose en France, pays bien ensoleillé et où ne sévissent pas des obligations religieuses et légales de voiler au maximum le corps.
Il faudrait au contraire conseiller aux gens d’exposer au soleil le maximum de surface de peau, en restant dans les limites du raisonnable, sans chercher le bronzage forcené.