Journée de la femme : ces mamans “courage”
En France, une famille sur cinq est monoparentale. Dans la grande majorité des cas, ce sont les mamans qui élèvent seules leur(s) enfant(s). A l’occasion de la Journée internationale de la femme, mettons en lumière leurs difficultés quotidiennes.
Pas facile pour un parent seul de jongler entre son travail, l’entretien de sa maison, l’éducation de ses enfants, ses loisirs… Nathalie en sait quelque chose. Seule avec son fils de 7 ans depuis sa naissance, il est bien des moments où elle se sent épuisée. Elle avoue même que “la fatigue est devenue un état permanent”. Ces derniers mois plus particulièrement d’ailleurs. Financièrement d’abord, sa situation en fin de mois est souvent critique. Mais le pire, ce sont les problèmes de santé qui semblent s’accumuler depuis quelque temps. Un malaise vagal lors d’un rare moment de détente chez le coiffeur, la grippe quelques semaines plus tard, et un beau jour, une crise d’angoisse dans le RER qui l’oblige à en descendre pour rentrer chez elle à pied… “C’était un vendredi. Tous les jours précédents, je m’étais sentie oppressée dans les transports, assoiffée, déboussolée”, explique-t-elle. Une fois, chez son médecin, Nathalie se voit prescrire des anxiolytiques et des anti-dépresseurs et “un arrêt de travail d’une semaine au moins… “.
Mais le pire, ce sont les problèmes de santé qui semblent s’accumuler depuis quelque temps. Un malaise vagal lors d’un rare moment de détente chez le coiffeur, la grippe quelques semaines plus tard, et un beau jour, une crise d’angoisse.
Monoparentalité = déprime ?
Nathalie fait ainsi partie de ces mamans particulièrement vulnérables, celles qui souffrent de ce qu’il est convenu d’appeler le phénomène de “l’épuisement maternel”. Certains profils, en effet, ont été identifiés comme plus à risques face à la monoparentalité*. Parmi eux : les femmes ayant traversé le divorce, celles ayant eu un enfant avant 20 ans et celles qui élèvent leur enfant seules depuis plus de 8 ans. Est-ce à dire que les mamans solos sont en danger ? Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’au-delà de grands moments de bonheur avec leur(s) enfant(s), elles sont soumises à une plus forte pression, et sans doute à bien plus d’angoisses.
Au-delà de grands moments de bonheur avec leur(s) enfant(s), elles sont soumises à une plus forte pression, et sans doute à bien plus d’angoisses.
Décider seule, élever seule, financer seule
Sandrine, 40 ans, élevant seule son fils de 16 ans et sa fille de 13 ans depuis presque 8 ans peut en parler : “Mon ex mari ne voit plus nos enfants. Il en a fait le choix, après le divorce. Je dois donc prendre toutes les décisions ce qui m’est parfois difficile face à deux adolescents ; je me demande en permanence si les choix que je fais pour eux sont les bons. Je n’ai pas la cartouche : demande à ton père !” Si Sandrine touche une pension alimentaire de 150 euros par enfant, son salaire de moins de 1 300 euros mensuels (pour une fonction de standardiste), et les allocations familiales auxquelles elle peut prétendre, ne lui sont toutefois pas suffisantes. Elle avoue même que “sans le soutien financier” de sa mère elle ne tiendrait pas, entre un loyer de 900 euros, les cantines, les activités sportives, les courses… Et puis, cette pension qui “arrive systématiquement en retard, et parfois qui n’arrive pas du tout…” (voir encadré).
Chaque année, près de 350 000 couples se séparent. Les divorces et les séparations sont la première cause de la monoparentalité
Monoparentalité : de vrais risques pour la santé ?
De cette “grande fragilité” qui les caractérise, les mamans concernées, tirent bien des désavantages. Outre des problèmes d’argent qui sont communs à l’ensemble de ces femmes célibataires avec enfant(s) à charge, il est parfois des conséquences plus sombres encore : de vrais problèmes de santé. Ainsi, les observations des chercheurs* démontrent que le stress dû à ces situations de monoparentalité augmente considérablement le risque de maladies cardio-vasculaires, de pathologies chroniques, de troubles de la santé mentale et parfois même de décès prématurés… Attention donc à être bien vigilante quant à ces risques réels et aux signes qui doivent nous mettre en alerte. Nathalie le reconnaît : “J’aurais dû me préoccuper de mon état bien avant ; je sentais que quelque chose n’allait pas mais je ne voulais pas ouvrir les yeux… Mon traitement me fatigue mais je sais maintenant qu’il est indispensable (pour un temps au moins) étant donné les phobies que je commençais à développer…”.
Les pensions alimentaires représentent près d’un cinquième des revenus des familles monoparentales
350 000 séparations chaque année…
Chaque année, près de 350 000 couples se séparent. Les divorces et les séparations sont la première cause de la monoparentalité (dans 79% des cas). L’émergence des familles monoparentales, composées à 85 % de femmes seules avec leur(s) enfant(s), constitue l’évolution majeure de la structure des familles ces trente dernières années. Elles représentent aujourd’hui plus d’une famille sur cinq (22%). Les pensions alimentaires représentent près d’un cinquième des revenus des familles monoparentales. Les études montrent que ces familles sont bien plus que d’autres exposées à la précarité : en cas de monoparentalité, le taux de pauvreté atteint 32,5 % en 2013 (14 % dans la population générale). Cette vulnérabilité concerne en premier lieu les enfants qui voient leur risque de pauvreté multiplié par deux par rapport au reste de la population enfantine en vivant dans une famille monoparentale.
*Selon une étude publiée dans les Journal of Epidemiology & Community Health le 14 mai 2015
Connaissez-vous la garantie contre les impayés de pensions alimentaires ?
Aujourd’hui généralisée, la garantie contre les impayés de pensions alimentaires (40% des parents seuls concernés) vise à mieux accompagner et protéger les familles monoparentales. Elle repose sur quatre piliers complémentaires : la création d’une pension alimentaire minimum garantie de 104,75€ par enfant à charge et par mois, une aide au parent isolé pour faire fixer une pension, un versement de l’allocation de soutien familial (ASF) dès le premier mois d’impayé d’une pension et un renforcement des outils de recouvrement des pensions impayées. La GIPA s’inscrit plus largement dans un ensemble de mesures en faveur des familles monoparentales.
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