Hypertension artérielle : des situations à risque très spécifiques chez les femmes

Ce 14 mai, s’est tenue la journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTA). L’occasion de revenir sur les risques spécifiques encourus par les femmes au cours de trois périodes clés de leur vie.
Il faut savoir en effet que le risque de développer une hypertension artérielle est plus important chez la femme à certains moments de sa vie hormonale, en période de contraception, durant sa grossesse ou encore à la ménopause. « L’hypertension artérielle touche 10 à 15 % des femmes enceintes, alerte le Professeur Claire Mounier-Vehier, Présidente de la Fédération Française de Cardiologie. Et plus d’une femme sur 2 ménopausée sera hypertendue. Une surveillance rapprochée et préventive s’impose donc aux femmes aux phases clés de leur vie. »
Prise de la première contraception hormonale : une première occasion de dépistage
La première prise d’une contraception hormonale (pilules, implants, patchs, anneaux vaginaux) contenant des œstrogènes de synthèse est l’occasion de réaliser un dépistage initial de l’HTA et un suivi de la pression artérielle. Parmi les femmes en âge de procréer, 4 % des 18 à 34 ans et 8 % des 35 à 44 ans sont hypertendues. Or « la prise d’une contraception contenant des œstrogènes de synthèse peut s’accompagner d’une élévation le plus souvent modérée de la pression artérielle », ajoute le Professeur Claire Mounier-Vehier. C’est ainsi qu’en présence de ces facteurs de risque, le choix de la contraception doit être discuté de façon concertée entre la patiente, son gynécologue et/ou son médecin traitant. Après 40 ans, les contraceptions avec œstrogènes de synthèse doivent être remplacées par un autre type de contraception (implant à la progestérone, dispositif intra utérin avec ou sans hormones progestatives, micro-progestatif)
Grossesse : une cause fréquente d’hypertension artérielle
Il arrive qu’une femme enceinte, notamment lors de sa première grossesse, développe une hypertension artérielle spécifique. Cela concerne 10 à 15 % des grossesses. Cette hypertension est due à un développement imparfait du placenta qui nourrit le fœtus. Elle apparaît, le plus souvent, à partir du deuxième trimestre de la grossesse et doit être prise en charge de façon coordonnée avec l’obstétricien, le cardiologue et le médecin traitant pour éviter les complications maternelles et fœtales. Son dépistage doit être réalisé tous les mois dès le premier trimestre. A distance de l’accouchement, l’hypertension artérielle de la grossesse peut récidiver lors d’une grossesse ultérieure. Elle identifie aussi des femmes plus à risque de développer une hypertension ou un accident cardio-cérébro-vasculaire à la maturité.
Un enjeu majeur de prévention consiste donc à éduquer ces femmes qui ont présenté une hypertension artérielle de la grossesse, lors de la consultation d’information et d’annonce à distance de l’accouchement. Il convient aussi d’organiser un bilan spécifique de l’hypertension, d’intensifier les règles d’hygiène de vie avec un suivi régulier tout au long de leur vie.
Ménopause : une augmentation significative du risque d’hypertension
La ménopause apparaît en moyenne à l’âge de 50 ans et représente aujourd’hui plus d’un tiers de la vie d’une femme. A cette période, les œstrogènes naturels diminuent progressivement, épaississant les parois des artères qui deviennent plus rigides. Parallèlement les femmes prennent du poids, favorisant l’apparition du syndrome métabolique. La prévalence de l’hypertension artérielle chez la femme augmente alors significativement, pour toucher une femme sur deux après 65 ans. Plusieurs facteurs favorisent l’apparition de l’hypertension artérielle à la ménopause : l’âge, l’obésité abdominale, la dyslipidémie (concentration trop élevée de graisses dans le sang), l’apnée du sommeil (à dépister devant des symptômes parfois atypiques).
A la ménopause, une femme hypertendue aura un risque plus élevé qu’un homme de présenter un accident cardio-vasculaire et surtout cérébro-vasculaire. Le traitement hormonal de la ménopause (prescrit à la femme avec des œstrogènes transcutanés et de la progestérone naturelle) n’induit pas d’élévation de la pression artérielle ni de prise de poids. Après une discussion de la balance globale bénéfices-risques avec la patiente, il peut être prescrit dans un objectif d’amélioration de la qualité de vie. Le médecin tiendra compte de l’âge (avant 60 ans), de l’ancienneté de la ménopause (dans les 5 ans qui suivent l’arrêt des règles), des antécédents thrombo-emboliques veineux et artériels personnels et familiaux ainsi que les risques de cancer, notamment du sein. Sa prescription doit être réévaluée tous les ans, assortie d’un suivi cardio-gynécologique régulier.
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