Un gel plutôt qu’une vasectomie ?
L’alternative du gel injecté pour éviter la vasectomie a déjà fait ses preuves chez les animaux, le lapin, d’abord, puis chez le macaque rhésus, qui sont les plus proches des hommes. Retour sur les résultats d’une étude américaine parue dans le journal spécialisé Basic and Clinical Andrology.
La vasectomie qui consiste, à l’aide d’un geste chirurgical, à interrompre les canaux déférents par lesquels transitent les spermatozoïdes pour les empêcher d’aller se mélanger au liquide qui est éjaculé au cours de l’acte sexuel, permet d’éviter les grossesses. Seulement voilà, en principe, la vasectomie est une méthode de planning familial irréversible. Et si plusieurs options de contrôle des naissances s’offrent aux femmes, les choix n’ont guère évolué depuis des décennies pour les hommes : le retrait, peu efficace, le préservatif et une solution a priori définitive, la fameuse vasectomie. C’est ainsi que des chercheurs américains ses ont penchés sur le sujet et développé une alternative possible, un gel de polymères, le Vasalgel.
Le gel efficace sur les animaux
Et il s’avère que ce gel injectable administré à des lapins puis à des singes s’est révélé efficace pour prévenir des grossesses chez ces animaux, selon l’étude qui peut donc laisser à penser que demain, une solution alternative à la vasectomie, et surtout réversible, pourra permettre aux hommes d’éviter un acte chirurgical irrémissible. Pour parvenir à ces résultats, seize singes mâles adultes ont été traités, par injection de ce gel dans les canaux déférents, au California National Primate Research Center. Hébergés en plein air avec des femelles à la fertilité prouvée, ils ont été surveillés pendant une période allant jusqu’à deux ans, incluant au moins une saison de reproduction. Bilan : “les mâles traités n’ont eu aucune conception depuis les injections Vasalgel”, constatent les chercheurs.
Demain, la vasectomie évitable chez l’homme ?
Le taux de gestations attendu chez les femelles hébergées avec les mâles aurait été normalement d’environ 80%, d’après les chercheurs. Le gel a été bien toléré et n’a entraîné que des complication minimes, notent également les auteurs. Seul un des singes a présenté des symptômes de granulome spermatique (sorte de grumeaux durs) une complication qui survient aussi lors de vasectomie chez l’homme (environ 60% des cas indiquent les spécialistes).
Si la réversibilité de la méthode n’a pas encore été testée chez les singes, elle l’a été sur des lapins, en purgeant le gel avec une solution de bicarbonate de sodium. Un essai clinique avec ce gel est en cours de préparation chez l’homme, selon la Fondation Parsemus, organisme à but non lucratif qui finance le développement de ce produit.
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