Grossesse : comment éviter l’arrêt de travail précoce ?
Évaluer les risques professionnels, mieux sensibiliser les entreprises ou comment mieux concilier travail et grossesse : ce lundi l’Anact a publié ses recommandations.
Selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), les entreprises doivent “sortir d’une logique individuelle de gestion de la grossesse au travail pour une approche organisationnelle de conciliation grossesse et travail”. L’agence publique, missionnée en mars par le précédent gouvernement après deux cas de fausses couches de caissières à Auchan City à Tourcoing (Nord) et au supermarché O’ Marché Frais à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), estime dans son rapport qu’il faut “stopper l’éviction des femmes enceintes de leur activité professionnelle”. Elle a ainsi étudié le secteur de la grande distribution en se rendant dans 13 magasins de six enseignes. Parmi les 37 salariées interrogées, plus de la moitié d’entre elles, y compris du personnel d’encadrement, se sont arrêtées définitivement avant le cinquième mois de leur grossesse, et 10% ont travaillé dans le magasin jusqu’au début de leur congé maternité.
Des métiers exposés à de grands facteurs de risque
“Les métiers de la grande distribution sont exposés à un cumul de facteurs de risque (port de charges, horaires décalés, station prolongée assise ou debout, exposition au froid, odeurs, bruits…) potentiellement problématiques pour le bon déroulement de la grossesse”, estime le rapport. “L’existence reconnue” de ces problématiques de santé doit permettre “d’anticiper des mesures d’aménagement des conditions de travail pour les femmes enceintes”, pointe-il, relevant des “lacunes” en la matière. L’objectif est le “maintien au travail, si possible jusqu’au début du congé maternité” en mobilisant “toutes les possibilités d’aménagement ou de
changement de poste”.
Pour un programme national…
Dépassant le seul secteur de la grande distribution, l’Anact préconise également de lancer un “programme national de recherche sur l’impact du travail sur le déroulement de la grossesse” pour mieux identifier les risques, de renforcer par la formation continue les connaissances des praticiens de la maternité quant aux risques professionnels, de faire coopérer tous les acteurs de la santé, y compris la médecine du travail, ou encore faire connaître sur le territoire national les “pratiques vertueuses” des entreprises. Selon des données de l’Inserm, reprises dans le rapport, le taux d’emploi des femmes pendant la grossesse est passé de 51% en 1972 à près de 67% en 2010.
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