Une médecine de précision pour mieux soigner et éviter les maladies
#Communiqué
L’analyse génétique offre de formidables avancées en ce qui concerne les cancers du sein, de l’ovaire mais aussi de la prostate et du pancréas. En France, jusqu’à 200 000 personnes, femmes comme hommes, pourraient être directement concernées par une mutation des gènes BRCA1 et 2 qui prédisposent à ces cancers. Le point avec le Pr Pascal Pujol, président de la Société française de médecine prédictive et personnalisée et chef de service oncogénétique du CHU de Montpellier.
Quel est l’intérêt du dépistage des mutations du gène BRCA1-2 ?
Dans la population générale, environ 10 % des femmes développent un cancer du sein, mais ce risque atteint 70 % chez les femmes porteuses d’une altération du gène BRCA1 ou BRCA2*. Cela fait de nombreuses années déjà que l’on dépiste les mutations BRCA1-2 dans la cadre du conseil oncogénétique familial. Ces mutations, lorsqu’elles sont constitutionnelles, c’est-à-dire transmissibles familialement, prédisposent à certains cancers, en particulier ceux du sein et de l’ovaire. Plus récemment, l’activité spécifique de certaines molécules dans des tumeurs avec mutations BRCA1-2 a fait étendre le testing de ces gènes du dépistage à l’ère thérapeutique. Un bénéfice que l’on a mis en évidence aussi dans les cancers du pancréas et de la prostate. Une consultation d’oncogénétique peut aujourd’hui aussi bien être proposée à des personnes atteintes d’un cancer pour mieux les traiter qu’à des personnes qui ne sont pas malades, dans un cadre familial pour mieux les dépister ou prévenir le cancer…
Une femme sur dix risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie, pour les porteuses de BRCA, cela monte à deux femmes sur trois
Combien de personnes sont concernées par cette prédisposition et quelles en sont les conséquences ?
En France, près de 40 000 personnes sont identifiées porteuses de la prédisposition génétique aux cancers du sein et de l’ovaire**. Il pourrait y avoir jusqu’à 200 000 personnes concernées en France. Une femme sur dix risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie, pour les porteuses de BRCA, cela monte à deux femmes sur trois. On estime que 10 à 15% % des cancers sont liés à l’existence d’altérations génétiques transmissibles au sein des familles de génération en génération. Lorsqu’une personne est porteuse d’une altération identifiable, telles que les gènes BRCA1/2, le risque de développer la maladie est majoré par rapport au risque de la population générale. Il est alors possible de mettre en place une prise en charge personnalisée. Celle-ci repose sur une surveillance renforcée, précoce, spécifique (utilisation de l’IRM du sein en plus e la mammographie) et régulière, et d’envisager certaines mesures préventives telles que la chirurgie préventive des ovaires. Enfin l’information du risque génétique, traceur du risque familial permet aussi d’établir des stratégies de dépistage pour leur descendance. Ces prises en charge personnalisées apportent un bénéfice important, aujourd’hui clairement validé. Posséder cette information diminue le risque de mortalité spécifique des cancers du sein et des ovaires de 80%***.
Quelles sont les indications d’un dépistage BRCA ?
L’information BRCA est devenue à la fois utile pour la prévention du risque familial mais aussi pour les traitements des cancers liés à ces gènes : cancer du sein, de l’ovaire, de la prostate et du pancréas.
Les hommes peuvent aussi porter l’altération du gène et la transmettre à leurs filles
En dehors du gène BRCA, quelles sont les avancées notables de la génomique pour le cancer du sein ?
Nous savons aussi désormais, après plusieurs essais majeurs randomisés sur des femmes soignées pour un cancer du sein que, selon la signature génomique, il n’y a aucune différence de survie avec ou sans la chimiothérapie. Cette analyse permet donc d’éviter de faire subir des traitements inutiles et de personnaliser ceux dispensés.
Pouvez-vous nous dire ce qu’apporte le testing BRCA1/2 dans d’autres cancers ?
Dans le cancer de l’ovaire lié à ces mutations, le taux de récidive de 70% a été ramené à 30% grâce à l’utilisation de médicaments spécifiques.
Les hommes sont-ils concernés par ce dépistage ?
Les hommes ont un temps été oubliés par ce type de dépistage, mais il est indispensable de les inclure : ils peuvent porter l’altération du gène et la transmettre à leurs filles. Par ailleurs, cela peut être aidant pour le traitement et la prévention des cancers du pancréas et de la prostate dont le risque se trouve augmenté chez eux, notamment en cas de mutation du gène BRCA2.
En savoir plus : Voulez-vous savoir ? Ce que nos gènes disent de notre santé, éditions humenSciences du Pr Pascal Pujol
* Kuchenbaeker 2017 – JAMA
** INCa rapport d’activité en Oncogénétique – www.e-cancer.fr
*** Kurian 2010 JCO
FR-LYN-00384 Février 2021
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