Sevrage tabagique : quelle place pour la vape ?
# Communiqué
Chaque année, le tabac est responsable de 73 000 décès en France. L’Hexagone figure d’ailleurs parmi les pays européens avec la plus forte prévalence tabagique. La première génération « sans tabac » voulue en 2032 par le gouvernement est encore loin. Et si la vape aidait à atteindre cet objectif ambitieux de santé publique ? Encore faut-il être rassuré sur le sujet… Les explications du Dr Sébastien Roux, Directeur Général du CRIVAPE (Centre de Recherche et d’Innovation pour la vape et la santé).
Dispose-t-on d’études cliniques sur la vape, et sont-elles rassurantes ?
Grâce au Royaume-Uni, précurseur sur le sujet, nous disposons en effet de plusieurs études cliniques. L’une d’elle, menée en 2016 par le Collège royal des médecins britanniques a mis en évidence que la pratique du vapotage était au moins 95% moins nocive que le tabagisme ! Et cela a d’ailleurs été réaffirmé en 2019 par le « Public Health England », au moment de la crise EVALI (e-cigarette, or vaping, product use associated lung injury) aux Etats-Unis, des vapoteurs ayant eu recours à des substances frelatées et illicites sont morts. Aux Royaume-Uni, la cigarette électronique fait même partie de l’arsenal thérapeutique en matière de sevrage. A ce titre, elle est d’ailleurs remboursée, et la consommation de tabac a très fortement baissé. En France, deux études cliniques sont en cours dans 17 hôpitaux français, ECSmoke est l’une des deux et vise à montrer officiellement que la vape est un outil efficace dans la lutte contre le tabac.
En attendant peut-on être rassuré sur les e-liquides et leur composition ?
La composition des e-liquides doit répondre aux normes AFNOR (Association française de normalisation), normes expérimentales édictants depuis 2015 les caractéristiques essentielles pour fabriquer un e-liquide fiable et de qualité. Les produits doivent être notifiés sur la plateforme de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), conformément à la directive TPD (Directive européenne sur les Produits du Tabac). En outre, le rôle du CRIVAPE consiste aussi à s’assurer que les produits du commerce sont bien conformes.
Aux Royaume-Uni, la cigarette électronique fait même partie de l’arsenal thérapeutique en matière de sevrage. A ce titre, elle est d’ailleurs remboursée
En France et en Europe, les produits du vapotage ne contiennent que quatre familles de composants bien identifiés. Exception faite de l’arôme alimentaire vaporisable, les trois autres composés sont de qualité pharmaceutique : le propylène glycol (couramment utilisé dans les médicaments), vecteur de nicotine et de goût, la glycérine végétale, contribuant à la densité de la vapeur, et la nicotine. Ici rappelons que si cette molécule est addictive, en revanche, elle n’est pas cancérigène. Enfin,
Reste que c’est bien à cette dépendance que les fumeurs souhaitent se soustraire…
Absolument et c’est précisément la raison pour laquelle la cigarette électronique est une excellente alternative dans le sevrage tabagique puisqu’elle va permettre aux fumeurs de se défaire en premier lieu du tabac traditionnel, et ainsi cesser d’inhaler les substances issues de la fumée par combustion du tabac (CO, goudrons, métaux), dont plus de 4 000 composés chimiques et au moins 50 qui sont cancérigènes, ainsi qu’un grand nombre de produits toxiques (mercure, monoxyde de carbone, plomb, ammoniac, arsenic…). Puis progressivement, le vapoteur va réduire son taux de nicotine, tout comme les autres substituts nicotiniques. En France, la cible d’après Santé Publique France est la tranche 45-65 ans chez lesquels les substituts traditionnels ne font pas l’unanimité alors qu’ils sont à un âge où il faut plus particulièrement songer à arrêter de fumer !
Et attention, dans une démarche de sevrage, il n’y a pas à lui proposer 300 saveurs !
Avec la cigarette électronique, en combien de temps peut-on espérer être définitivement sevré ?
La cigarette électronique boit bien être utilisée selon le profil du fumeur. Pour cela, il faut qu’il soit non seulement motivé à arrêter le tabac mais aussi bien accompagné. C’est pourquoi, en premier lieu, il faut impérativement évaluer ses dépendances : psychologique (je fume quand je ne me sens pas bien, quand je suis stressé), comportementale (je fume par habitude, machinalement, de manière réflexe), dépendance pharmacologique à la nicotine, afin de lui proposer le bon taux de nicotine et le goût associé. Et attention, dans une démarche de sevrage, il n’y a pas à lui proposer 300 saveurs !
En France, le taux maximum de nicotine autorisé dans les liquides est de 20mg/mL, et il faut être majeur pour acheter les produits. De fait pour un fumeur dont la dépendance nécessiterait plus, il peut être envisagé d’associer la cigarette électronique à un autre type de substitut. Mais évidemment, cela est à arbitrer avec un spécialiste (tabacologue, addictologue…). Et attention aussi, on ne doit en aucun cas se « biberonner » (c’est-à-dire avoir la cigarette électronique en bouche toute la journée) à la cigarette électronique. Avec le bon taux de nicotine, un flacon doit vous durer cinq jours (soit environ 2mL de e-liquide par jour). Je finirai enfin, en disant, que le vapotage passif n’existe pas ! L’IRESP (Institut de Recherche en Santé Publique) pilote des études publiques sur la vape et ses effets à long terme.
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