Dangers avérés et (in)soupçonnés de nos téléphones adorés
Chaque année est organisée la « Journée sans portable » afin de sensibiliser sur les risques de l’utilisation régulière de cet objet devenu indispensable. Car oui, être « accroché » à son Smartphone peut faire courir des dangers. Oui, mais lesquels ?
Alors qu’en 2017, ont été dénombrés environ 50 millions d’utilisateurs de portables, en France, en 2015, on estimait à plus de 153 000 millions de minutes le volume des conversations et à plus de 202 milliards, le nombre de SMS envoyés cette même année. Le portable est incontestablement devenu un incontournable de notre quotidien, certains diront même, un indispensable. Un indispensable dont on savait pourtant très bien se passer il y a encore 20 ans. Sauf qu’aujourd’hui, qui peut vraiment vivre sans un téléphone dans la poche ? Pas grand monde en vérité ; d’ailleurs les « anti » sont plutôt assimilés à des OVNI ! Si la révolution « cellulaire » a grandement contribué à nous faciliter la vie, reste aussi qu’au fil des années et de l’expérience acquise, quelques écueils ont vu le jour.
Les dangers du téléphone en voiture
Ainsi, sont imputés à l’usage du téléphone portable au volant de nombreux accidents de la route avec 1 accident sur 10 associé à cette mauvaise habitude. Sonnerie qui peut surprendre ou mettre en stress, décrochage de l’appareil dans l’urgence, le portable, même avec des oreillettes ou en kit mains libres, modifie le comportement et la capacité à réagir du conducteur. Apparaît aussi que lors de la conversation, il a tendance à se focaliser sur le devant de la route, et à moins regarder dans ses rétroviseurs et sur les côtés ; il fait aussi moins attention à la signalisation et aux autres usagers, et ce, qu’il ait ou non l’habitude d’utiliser un portable, et quel que soit son âge. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que depuis 2003, la loi l’interdit au volant ; elle s’est même renforcée en 2015 pour cette fois proscrire les oreillettes et tout autre dispositif pouvant émettre du son (kit main-libre, casque audio…). Une mesure qui concerne les voitures mais aussi les poids lourds, les motos, les scooters, les vélos*…
C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que depuis 2003, la loi l’interdit au volant ; elle s’est même renforcée en 2015 pour cette fois proscrire les oreillettes et tout autre dispositif pouvant émettre du son
Mobile et sédentarité…
Autre phénomène qui concerne cette fois les moins de 18 ans, la corrélation entre une utilisation prolongée du mobile et un mode de vie plus sédentaire, soit le temps passé en position assise ou allongée pendant une journée, hors durée normale de sommeil. Or, au grand classement des causeurs de sédentarité, on retrouve le téléphone portable. Et si téléphoner n’est pas un acte vraiment favorable au mouvement (si ce n’est passer l’appareil d’une main, l’autre pour éviter la crampe…), avec les Smartphones, les actions sédentaires se multiplient : navigation sur internet, chat, réseaux sociaux, jeux et autres applications en ligne… Autant de temps passé à être statique. Ainsi, la génération 2.0 s’avère être beaucoup moins active et endurante que les précédentes. Pour preuve, les jeunes de 16 à 24 ans passent près de quatre heures au total chaque jour devant les écrans ; chez les 4 – 14 ans, c’est en moyenne trois heures quotidiennement.
Ainsi, la posture assise et de surcroît couchée entraîne le grignotage, et donc la prise de poids, voire l’obésité dans un monde de plus en plus exposé
… quels sont les risques ?
Oui, mais alors quels sont les impacts sur la santé ? En termes de sédentarité et, au même titre que tous les écrans d’ailleurs et autres dispositifs du quotidien comme les escalators, les ascenseurs ou encore le recours systématique à la voiture, l’utilisation prolongée de mobile favorise des comportements à risque. Ainsi, la posture assise et de surcroît couchée entraîne le grignotage, et donc la prise de poids, voire l’obésité dans un monde de plus en plus exposé, tandis même que toutes ces heures passées scotché à son Smartphone sont autant d’heures à ne pas exercer une essentielle activité physique !
Portable et ondes électromagnétiques…
Autre sujet qui interroge encore : l’exposition aux champs radiofréquences. Ici, le débat reste ouvert. Car, d’un côté, il y a des rapports*, comme celui de l’Affset (2009) faisant l’affirmation d’effets sanitaires sans aucune conséquence sur les grandes fonctions cellulaires, à court et long terme, écartant dès lors le risque d’effet mutagène (susceptible de provoquer des mutations de l’ADN) ou génotoxique (susceptible de créer des lésions dans l’ADN). Et d’un autre côté, des affirmations qui viennent semer le doute, notamment celles du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) qui en 2011 a classé les radiofréquences dans la catégorie des “cancérigènes possibles” en raison d’un risque accru de gliome (tumeurs cérébrales plus fréquentes chez l’enfant et l’adolescent). En 2013, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a, en quelque sorte, tranché la question en mettant en évidence que de nombreuses études n’avaient pas démontré l’effet des radiofréquences sur la santé mais que, toutefois, quelques unes indiquaient des effets biologiques, sur le sommeil par exemple.
De nombreuses études n’ont pas démontré l’effet des radiofréquences sur la santé mais, toutefois, quelques unes indiquent des effets biologiques, sur le sommeil par exemple.
Alors risque de tumeur ou pas ?
Quant au risque de gliome, pour l’ANSES encore, « il n’est pas augmenté de façon significative par l’utilisation des téléphones mobiles sur une durée d’observation de moins de 15 ans ». Mais de préciser quand même que ces données ne permettent pas d’exclure avec certitude, pour les utilisateurs intensifs, une augmentation faible des gliomes de l’ordre de 20% et moins. Comprenez que de nouvelles recherches sont encore à mener. Et dans le doute, on nous laisse arbitrer !
Portable et dépendance : êtes-vous nomophobe ?
Autre question qui fait aujourd’hui l’objet de travaux scientifiques : celle des dangers du téléphone mobile sur notre santé mentale. Ce sont cette fois des chercheurs de l’Université de Worcester au Royaume-Uni qui ont mis en évidence des effets néfastes dans ce domaine particulier pour les “accros” au portable. En effet, certains utilisateurs seraient tellement obsédés par l’objet qu’ils seraient même « bouleversés » à la seule idée de s’en séparer. Cela signifie-t-il que comme pour l’alcool ou le tabac, existe une « dépendance » au téléphone ? Appelés les nomophobes (no-mobile-phobes), ces addicts sont plus féminins (71%) que masculins (61%) et s’identifient par certains comportements jugés excessifs quant à la relation qu’ils entretiennent avec leur téléphone. Les « symptômes » sont alors un sentiment d’exclusion quand ils ne reçoivent ni message, ni notification, de la souffrance aussi quand leur portable est éteint. Ou quand le téléphone participe à la socialisation et à l’intégration de son utilisateur. Ou quand sans portable, on se sent rejeté du monde réel qui pourtant est à portée de main, juste en ouvrant la porte de chez soi…
Appelés les nomophobes (no-mobile-phobes), ces addicts sont plus féminins (71%) que masculins (61%) et s’identifient par certains comportements jugés excessifs quant à la relation qu’ils entretiennent avec leur téléphone.
Téléphone vs apprentissage scolaire
Chez les enfants et adolescents, s’avère aussi que la dépendance au portable entraîne des perturbations dans l’apprentissage. Certains plus absorbés par les textos, jeux et autres applications de leur Smartphone, en viennent ainsi à faire passer leur mobile avant leur propre éducation scolaire. Saisi du phénomène, le Ministère de l’Education a ainsi affirmé en décembre dernier sa volonté de mettre en place une loi interdisant le portable en classe dès la rentrée 2018. Reste que la mesure semble difficilement applicable. Déjà, et alors même que le code de l’éducation proscrit le téléphone pendant les activités d’enseignement, très nombreux sont les élèves à faire fi de la règle sans que leurs enseignants puissent réellement réagir. L’affaire est donc à suivre.
Chez les enfants et adolescents, s’avère aussi que la dépendance au portable entraîne des perturbations dans l’apprentissage
Rappelons quand même, que selon le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), en 2015, plus de huit adolescents sur dix possédaient un Smartphone, contre deux sur dix en 2011.
Mobile et fatigue visuelle…
Et que dire alors des effets des écrans de nos portables sur nos yeux ? Leur taille – même si elle a tendance à s’agrandir pour qui peut se payer le modèle dernier cri -, n’est pourtant pas idéale pour regarder longtemps une vidéo sans fatiguer nos yeux, par exemple. Le risque est alors de rapprocher notre regard du mobile, et de ne pas respecter la distance de sécurité conseillée (se tenir à 50 centimètres minimum de l’écran). De même, sur les plus petits formats, les tailles de caractères et leurs différences en fonction des applications utilisées (mails, textos, SMS…) mettent à mal notre vue.
La lumière bleue est notamment connue comme l’un des facteurs de risque de la dégénérescence des cellules de la rétine
… gare à la lumière bleue des écrans !
Il faut savoir qu’à force de mettre nos yeux à rude épreuve en se focalisant durant plusieurs heures d’affilée sur des écrans, dont la luminosité finit par agresser le globe oculaire, la vue peut se brouiller et devenir gênante. La lumière bleue est notamment connue comme l’un des facteurs de risque de la dégénérescence des cellules de la rétine. Emise par le soleil, elle est aussi diffusée par les lampes fluo-compactes ou les leds blancs froids présents dans les outils digitaux… Dès lors, nos ordinateurs, tablettes, télévisions et Smartphones peuvent aussi devenir les ennemis de nos yeux. Si à ce jour, nous ne connaissons pas encore vraiment l’impact des écrans sur la vue, s’il n’a pas été « mesuré » scientifiquement, reste que nous pouvons quand même imaginer qu’à trop scotcher devant nos jouets digitaux, nous courons le risque sinon d’être exposé à des troubles visuels avérés, au moins, d’être sujet à une fatigue visuelle pourtant évitable. Pour s’en prémunir, quelques mesures de précaution sont à prendre comme une utilisation pertinente et modérée des écrans, faire des pauses au moins 5 mn toutes les heures en regardant au loin.
Sachons aussi que les prévisions annoncent que la moitié de l’humanité, c’est-à-dire près de cinq milliards de personnes, pourrait être myope en 2050. Un phénomène qui peut notamment s’expliquer par l’omniprésence des écrans dans notre quotidien.
En effet, on sait depuis longtemps que les sources de chaleur à proximité des testicules nuisent à la bonne santé des spermatozoïdes
Portables et risques d’infertilité masculine…
Et pour finir, parlons aussi des risques courus par tous ces messieurs qui rangent leur téléphone dans leur poche. En 2014, des chercheurs de l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni se sont ainsi penchés sur une dizaine d’études évaluant la qualité du sperme face aux ondes électromagnétiques. Or les résultats ont montré que nos portables pouvaient contribuer à la réduire ! Et oui, vous avez bien entendu, la proximité mobile/parties génitales serait source de troubles de la reproductibilité. En cause, l’activité électromagnétique du mobile mais également, la chaleur qu’il diffuse. Si l’information peut faire sourire, reste qu’elle demeure plutôt assez crédible. En effet, on sait depuis longtemps que les sources de chaleur à proximité des testicules nuisent à la bonne santé des spermatozoïdes. En effet, les gamètes masculins aiment la fraîcheur (la température idéale tourne autour de 34 °C). C’est pourquoi, en matière de fertilité, il est conseillé généralement d’éviter les jeans trop serrés qui rapprochent et compriment les testicules ainsi que l’ordinateur posé sur les genoux. Alors pourquoi pas, les portables dans la poche ?
Si nos portables nous sont précieux et peuvent aussi nous sauver la mise à bien des égards, et si nous pouvons les aimer, un peu et beaucoup, mieux vaut peut-être éviter d’aller jusqu’à les aimer passionnément et à la folie.
*Pour les deux-roues, la loi tolère les systèmes intégrés aux véhicules ou aux casques de moto, ceux-ci ne nécessitant pas le port d’oreillette. Les malentendants, les moto-écoles et les véhicules d’urgence sont exempts d’interdiction. En cas de non respect de la loi, le conducteur s’expose à une amende forfaitaire de 135 € et un retrait de 3 points du permis de conduire.
**Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail
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