Quels regards sur les séropositifs ?

Près de neuf Français sur dix (87%) considèrent qu’une personne séropositive sous traitement peut vivre “comme tout le monde” selon un sondage CSA publié ce mardi par l’association Aides, qui met par ailleurs en lumière l’ignorance du public des progrès scientifiques contre le VIH.
Selon l’étude, publiée en amont de la journée mondiale de lutte contre le sida vendredi, la bienveillance générale des répondants à l’égard des séropositifs s’effrite cependant lorsqu’ils sont mis en situation de les côtoyer dans leur quotidien. Ainsi, parmi les parents interrogés, plus d’un sur cinq (21%) se sentiraient “mal à l’aise” si “l’un(e) des enseignants(es) de leur enfant était séropositif(ve)”. Un taux qui grimpe à 33% chez les moins de 35 ans. Les 18-24 ans sont également plus nombreux à reconnaître leur “malaise” à
l’idée de travailler avec un collègue séropositif (30% contre 16% pour l’ensemble de l’échantillon) ou de fréquenter le même cabinet médical (15% contre 10%).
“La peur de la contamination”
Les sondés avancent “la peur de la contamination” comme cause principale de leurs réticences ce qui illustre, selon Aides, les faibles connaissances des Français – notamment les 18-35 ans – sur les modes de transmissions du virus et les avancées thérapeutiques. Ainsi, 87 % des Français considèrent qu’avoir un rapport sexuel sans préservatif avec une personne séropositive sous traitement constitue un risque “plutôt élevé”, voire “très élevé” de contamination. Or, rappelle Aides, les dernières études scientifiques ont démontré qu'”une personne séropositive qui prend correctement son traitement et dont la charge virale est dite indétectable depuis plus de six mois, ne peut pas transmettre le virus”.
Plus d’informations nécessaires
“Les connaissances de la majorité de la population n’ont pas été actualisées depuis le milieu des années 90 et l’arrivée des premières générations de traitements”, constate le président de Aides, Aurélien Beaucamp. L’association appelle à “une remobilisation des pouvoirs publics” et réclame “des dispositifs ambitieux” pour mieux sensibiliser la population, notamment les 18-35 ans, sur les modes de transmissions et le rôle préventif des traitements.
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