LE PSORIASIS N’EST PAS TOUJOURS QU’UNE MALADIE DE PEAU
0,1 à 1% de la population souffre d’un rhumatisme psoriasique. Mais alors, quelle est donc cette maladie ? Le point avec le Dr Fabienne Roux, Rhumatologue à Paris.
Qu’est-ce qu’un rhumatisme psoriasique ?
Il s’agit d’un rhumatisme inflammatoire chronique. La maladie affecte de manière égale les hommes et les femmes et principalement entre l’âge de 30 et 50 ans. L’inflammation touche l’enthèse (qui est la zone d’attache des tendons et des ligaments sur l’os) et la membrane synoviale (qui tapisse l’articulation et secrète le liquide articulaire). L’inflammation est responsable de douleurs et de gonflement des articulations. On distingue trois formes d’atteinte :
– L’atteinte axiale responsable de douleurs de la colonne vertébrale, de douleurs des fesses (articulations du bassin) et de douleurs de la cage thoracique (articulations du thorax).
– L’atteinte articulaire périphérique avec douleurs et gonflements des genoux, des doigts, des orteils.
– L’atteinte des enthèses avec douleurs principalement des talons, des coudes.
Dans la majorité des cas (environ 80% des cas), le rhumatisme psoriasique survient chez des personnes ayant une atteinte cutanée à type de psoriasis. L’atteinte articulaire peut aussi précéder ou être concomitante de l’atteinte cutanée. Trois types d’atteinte cutanée sont plus fréquents au cours du rhumatisme psoriasique : le psoriasis du cuir chevelu, le psoriasis de l’ongle ou psoriasis unguéal et le psoriasis du pli fessier.
Un patient averti est un meilleur interlocuteur ! C’est pourquoi, il faut une information claire vis-à-vis du patient psoriasique qui doit savoir que la santé de ses articulations intéresse son dermatologue. Alors, en cas de douleurs, il ne doit pas hésiter à lui en parler : il y a peut-être un lien avec son psoriasis cutané.
Roberte Aubert, Présidente de France Psoriasis
Comment le dépiste-t-on ?
Le diagnostic du rhumatisme psoriasique est un diagnostic avant tout clinique. Il n’existe pas de marqueur spécifique de la maladie dans le sang à rechercher. C’est l’association de l’examen clinique, de la recherche d’une inflammation par une prise de sang et d’examens radiologiques qui permet le diagnostic. L’atteinte cutanée de psoriasis précédant dans la plupart des cas l’atteinte articulaire, le dermatologue joue un rôle important pour orienter le patient vers un rhumatologue en cas d’apparition de symptômes articulaires. Selon les études, 6 à 40 % des patients atteints de psoriasis cutané développent un rhumatisme psoriasique.
Quels sont les signes qui doivent alerter le patient ?
L’inflammation est responsable de douleurs et de gonflement des articulations. Les douleurs sont dites d’horaire inflammatoire, c’est-à-dire principalement le matin avec présence d’un temps de « dérouillage matinal ».
L’atteinte cutanée de psoriasis précédant dans la plupart des cas l’atteinte articulaire, le dermatologue joue un rôle important pour orienter le patient vers un rhumatologue
A ignorer son rhumatisme psoriasique, que risque-t-on ?
Le rhumatisme psoriasique peut entraîner un handicap, une réduction de la mobilité, plus ou moins important en fonction du degré de l’inflammation et de l’importance des douleurs. Dans 20 % des cas, le rhumatisme psoriasique peut être responsable d’une destruction articulaire avec enraidissement et déformation de l’articulation. Il est donc important de faire un diagnostic précoce pour débuter un traitement adapté à la sévérité de la maladie et prévenir des lésions et séquelles articulaires.
Comment le soigne-t-on ?
L’objectif du traitement est de stopper l’inflammation. Le traitement est médicamenteux, adapté à la forme clinique du patient et à la sévérité de l’inflammation. Il est aussi non médicamenteux avec préconisation de règles hygiéno diététiques, d’une alimentation équilibrée, d’une activité physique régulière. Le traitement médicamenteux est de 2 types :
– Le traitement symptomatique, de première intention, comporte des antalgiques ou anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Il est prescrit en l’absence de contre-indication. Il diminue la douleur et le gonflement articulaire mais ne ralentit pas l’évolution de la maladie.
– Le traitement de fond, prescrit en seconde intention. Le choix du traitement de fond dépend de la forme clinique du rhumatisme psoriasique. Il est différent selon que l’atteinte est périphérique ou axiale.
Il existe plusieurs traitements de fond : Les traitements de fond dits classiques dont le méthotrexate et les bio médicaments (ou biothérapie). L’objectif du traitement est la rémission de la maladie. Il est aussi important de prendre en charge les comorbidités, possiblement associées au rhumatisme psoriasique. La maladie inflammatoire chronique augmente notamment le risque cardiovasculaire du patient. Le poids est également à surveiller.
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