Le microbiote : l’intrication de la vie dans la vie
Le Pr Olivier Goulet, spécialiste en gastro-entérologie, hépatologie et nutrition et pédiatre à l’hôpital Necker, nous livre son éclairage sur la richesse du microbiote.
Qu’entend-on par flore intestinale et microbiote ?
Ce sujet, très vaste, touche à la fois aux domaines biologique, culturel et anthropologique. Autrefois l’on désignait le microbiote intestinal sous le vocable « flore intestinale », les bactéries digestives ou fécales étaient présentées comme des dangers : on évoquait le « péril fécal » ! Si la relation entretenue était à la fois distante et craintive, le paradigme a aujourd’hui totalement changé. Nous savons que le microbiote est intrinsèque à l’homme : le nombre de bactéries qu’il contient dépasse le nombre de cellules de son corps. Ces micro-organismes vivent à l’intérieur d’un autre organisme tout en étant en symbiose avec leur hôte. Il s’agit d’une relation d’interdépendance bénéfique : l’homme nourrit les microorganismes vivants qu’il héberge, en particulier les bactéries, tandis que celles-ci contribuent à assurer son développement (système immunitaire, système neuro-entérique) et son confort digestif
Comment favoriser l’implantation du microbiote chez l’enfant ?
Pendant longtemps on a cru que le fœtus vivait dans un monde stérile. Cette notion est remise en question aujourd’hui puisque nous savons désormais que des bactéries sont présentes dans les selles fœtales (le meconium) ainsi que dans le liquide amniotique. Même si le fœtus n’évolue pas dans un environnement stérile sa charge bactérienne n’a toutefois rien à voir avec celle qui résulte de l’événement majeur que représente sa naissance et la déglutition d’une décoction de bactéries fécales et vaginales qui l’accompagne. Une naissance par césarienne va donc avoir pour conséquence une implantation du microbiote différente de celle d’un nourrisson né par voix basse. Il est actuellement démontré que cela a des conséquences sur les risques de développer un surpoids, une obésité ou même un diabète de type 1. Il est prouvé de longue date que l’allaitement maternel est bénéfique pour la composition et la diversité du microbiote et favorable à la santé immédiate et future de l’enfant.
Pendant longtemps on a cru que le fœtus vivait dans un monde stérile. Cette notion est remise en question aujourd’hui puisque nous savons désormais que des bactéries sont présentes dans les selles fœtales (le meconium) ainsi que dans le liquide amniotique.
Il convient également d’éviter autant que possible le recours aux « bavoirs chimiques » dont les effets secondaires remettent en cause une partie de leurs prescriptions. Les médicaments antiacides se révèlent inutiles au long cours et altèrent le microbiote. La prise répétée d’antibiotiques influence aussi le microbiote intestinal, réduit sa diversité et augmente le risque de diarrhée.
Quelles sont les bonnes pratiques à suivre lors d’une prescription inévitable d’antibiotique ?
Certains micro-organismes vivants, bactéries ou levures, appelés probiotiques dès lors qu’un effet bénéfique peut leur être attribué, probiotiques rééquilibrent le microbiote intestinal. l existe deux types de probiotiques qui ont apporté les preuves de leur efficacité : Lactobacillus rhamnosus GG (LGG) et Saccharomyces boulardii. L’ingestion de bactéries vivantes est une pratique très ancienne puisqu’elle est associée à la consommation de produits fermentés (laitages, saumure, choux…). A cet égard, le yaourt produit par fermentation par Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus, est un exemple classique de grande consommation bénéfique pour la santé.
La prescription d’antibiotiques doit toujours être parfaitement justifiée et expliquée aux parents. Son impact sur le microbiote doit être pris en considération.
En conclusion, il convient de revenir aux fondamentaux, de respecter les processus normaux de la vie, d’éviter les médications non parfaitement justifiées afin d’agresser le moins possible le microbiote intestinal. A cet égard, la prescription d’antibiotiques doit toujours être parfaitement justifiée et expliquée aux parents. Son impact sur le microbiote doit être pris en considération.
RECOMMANDATIONS PUBLIQUES DE BON USAGE D’UN ANTIBIOTIQUE
Chez l’enfant rhino-pharyngites, gastroentérites, bronchiolites ou encore angines sont causées par des virus sur lesquels les antibiotiques sont inefficaces. Seul votre médecin peut vous en prescrire selon l’évolution de la maladie de votre enfant, et il choisira toujours celui entraînant le moins de résistance, pour la plus faible durée possible. Quelques consignes s’imposent :
1. Ne pas prendre d’antibiotiques sans prescription médicale
2. Respecter la prescription
3. Ne pas arrêter un traitement prématurément
4. Ne pas prendre d’antibiotiques utilisés ou non lors d’un précédent traitement
5. Ne pas donner son traitement à quelqu’un d’autre
6. Lire la notice pour vérifier les précautions d’emploi
7. Signaler tout effet indésirable
8. Une fois le traitement terminé, rapporter à son pharmacien les boîtes
Mieux comprendre l’hémophilie en 3 questions
Contre la perte de cheveux, les pouvoirs des acides aminés !
Sexe : retrouver sa libido naturellement !
CBD : vraiment efficace contre les douleurs articulaires ?
Daner : le confort jour/nuit pour venir à bout du mal au dos !