La BPCO, 95 % DES FRANÇAIS NE CONNAISSENT PAS LA SIGNIFICATION DE CES 4 LETTRES…
A l’occasion de la Journée Mondiale de la BPCO demain, le Professeur Bruno Housset, Pneumologue au CHI de Créteil et Président de la Fondation du Souffle, répond à nos questions…
Pouvez-vous nous présenter la BPCO en quelques chiffres ?
Rappelons que cette maladie broncho-pulmonaire chronique génère 100 000 séjours hospitaliers chaque année en France, qu’elle tue près de 19 000 patients et qu’elle concerne en France 3,5 millions de personnes. Sa prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population à un moment donné) sur les populations au-delà de 40 ans oscille entre 7% et 10% mais 2/3 des cas ne sont pas diagnostiqués. 95% des Français ne connaissent pas la signification de ces 4 lettres pourtant la BPCO sera la 3e cause de mortalité par maladie en 2030. Quels en sont les premiers symptômes ? Souvent mis sur le compte d’une simple fatigue passagère, d’un âge avancé ou d’une forte consommation de cigarettes, les symptômes de la BPCO sont souvent banalisés. Les patients « font avec », ils s’adaptent. Pourtant la maladie est là. Lorsque surviennent des essoufflements pour un moindre effort, la BPCO est déjà à un stade avancé. Les examens du sou_ e permettent une prise en charge précoce en anticipant le diagnostic.
A-t-on identifié les causes de cette maladie ?
Sur 10 fumeurs, 8 vont tousser et cracher. 2 ou 3 seront atteints d’une BPCO. C’est dire les confusions possibles entre les symptômes et combien le tabagisme est un facteur de risque. 80% des malades sont des fumeurs de longue date. 15% des BPCO seraient attribuables à des facteurs professionnels comme des expositions à des poussières dans le domaine du textile ou de l’agriculture. Enfin, pour les 5% restants, nous nous intéressons aux événements respiratoires de la petite enfance (infection, asthme, etc.…) qui auraient entamé le capital respiratoire du patient dès son plus jeune âge.
Quelles évolutions constatez-vous dans la prise en charge de la BPCO ?
Une prise en charge non pharmacologique est essentielle avec le maintien d’une activité physique, l’arrêt du tabac et les vaccinations contre la grippe et les pneumocoques, ce qui peut se faire lors d’un stage de réhabilitation respiratoire. Peu de molécules étaient disponibles il y a quelques années encore. Désormais notre arsenal thérapeutique diversifié propose des mécanismes d’action plus longs. Nous ne parvenons pas à faire reculer la maladie mais nous soulageons et apportons du confort. Le traitement par oxygène nasal au long cours est indiqué lors d’une atteinte sévère. Nous avons progressé dans des approches plus sélectives comme la réduction de volume pulmonaire par chirurgie ou par la pose de spirales endobronchiques ce qui redonne une courbure du diaphragme qui joue un rôle majeur dans la respiration. Des greffes de poumons sont envisageables sur les patients les plus jeunes. Enfin, à l’étape d’essais, des thérapies cellulaires ont pour objectif de réparer le poumon endommagé avec des cellules souches. Dans le même but, d’autres chercheurs travaillent sur des molécules anti-vieillissement.
Le contexte du Covid-19 perturbe-t-il les prises en charge ?
Nous restons attentifs aux évolutions. Les patients sont inquiets. Déjà fragilisés, ils redoutent d’être frappés par cette infection. Nous observons que lors des contaminations, les patients BPCO basculent très vite dans des états graves. Ils doivent être considérés comme vulnérables face à cette maladie.
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