Cyclothimie: comment vivre avec?
La cyclothymie se caractérise généralement par des changements de comportements ou d’émotions. L’humeur devient changeante avec, à la moindre frustration ou contrariété, une explosion de colère. Entres moments dépressifs et épisodes d’euphorie, ce mal être est bien compliqué à gérer pour qui en souffre…
On parle de plus en plus de cyclothymie… Ce trouble du comportement serait la meilleure explication à mon attitude « anormale » qui fout un peu ma vie en l’air. Oui, mes proches me considèrent comme « lunatique », parce que oui, je peux être tantôt tout sourire, et l’instant d’après, devenir sombre, et voir tout en noir… Ces maux dont je souffre ne datent pas d’hier. Je crois que c’est vraiment au milieu de mon adolescence que les premières « vraies » manifestations de mon mal être sont apparues. Je pouvais rire avec mes amies, et les envoyer se faire voir quelques minutes plus tard, parce que l’une d’elle m’avait gentiment chahutée… Mais voilà, j’étais aussi en pleine période d’adolescence, alors mes sautes d’humeur n’ont alerté personne, et surtout pas moi. Après tout, à chacun son caractère…
Je pouvais rire avec mes amies, et les envoyer se faire voir quelques minutes plus tard, parce que l’une d’elle m’avait gentiment chahutée
J’ai commencé à me poser des questions à la fac. J’avais un petit copain depuis un an qui me reprochait souvent d’être « complètement folle » ! Je pensais qu’il aimait mon tempérament de feu, qu’il se retrouvait dans nos engueulades, puis nos retrouvailles passionnées… Jusqu’au jour où, à son tour, il a vrillé. Non pas parce qu’il souffrait d’un trouble quelconque, mais plutôt, parce qu’il était complètement las… Las de moi, las de ma tristesse qui n’avait pas d’origine, las de ma joie excessive qui ne s’expliquait pas plus au moment où elle se manifestait. Ce jour-là quand il m’a traitée de folle, j’ai compris qu’il le pensait vraiment. La séparation m’a fait un mal de chien avec tous les symptômes inhérents : perte d’appétit et de poids, repli sur moi-même, désertion des cours… Oui, je faisais une petite dépression, mais finalement quoi d’anormal quand on vient de perdre la personne qu’on aime…
Ce jour-là quand il m’a traitée de folle, j’ai compris qu’il le pensait vraiment
J’ai voulu me reprendre en main, et ai pris rendez-vous chez mon médecin habituel. Je lui ai expliqué ma rupture et ses raisons, je lui ai même dit que je me sentais dépressive… Mais pour lui, pas de raison de s’alerter outre mesure : je vivais ce que chaque jeune femme vit un jour dans sa vie, « un gros chagrin d’amour » qui finirait pas s’arranger dès que je rencontrerai le prochain. D’ailleurs, je n’avais pas à m’inquiéter, « belle » comme j’étais… Retour à la case départ. Mais il avait raison, j’ai fait une autre rencontre, et me suis sentie immédiatement mieux ! Mon nouvel amoureux était parfait et semblait très bien supporter mes « petites » crises.
Elle me conseille une psychologue spécialisée
Voilà 10 ans que nous sommes ensemble et que nous vivons au rythme de mes humeurs. Ces derniers mois, pourtant, j’ai senti un éloignement, comme un ras le bol de sa part. Il s’absente de plus en plus souvent, n’arrive plus à trouver les mots qu’il faut pour me calmer… Je crois que lui aussi se lasse. Alors, j’ai décidé de retourner voir un médecin. J’ai changé de généraliste depuis ma précédente tentative ; cette fois, il s’agit d’une femme très douce et très à l’écoute à qui je n’ai pas eu de mal à me livrer. C’est elle qui a évoqué la cyclothymie… Elle me conseille une psychologue spécialisée. Pour l’instant, je préfère continuer de me confier à elle, mais je sais que son soutien a ses limites, et qu’il va vite me falloir passer à l’étape suivante…
je presente exactement les memes troubles mais aucun medecin ne diagnostique cela ; je presente juste des troubles depressifs pour eux