CHIRURGIE ROBOT-ASSISTÉE : UNE ÉVOLUTION MAJEURE EN GYNÉCOLOGIE
La chirurgie mini-invasive robot-assistée n’est pas une révolution mais une évolution majeure qui répond pleinement aux enjeux des établissements de santé, aux besoins des patients et des équipes chirurgicales.
Le Docteur Thomas Herbert, PH Gynécologie Obstétrique Centre Olympe de Gouges CHU de Tours répond à nos questions…
La chirurgie robot-assistée aujourd’hui n’est plus de la science-fiction… Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Il faut savoir que les premiers pas de la chirurgie robot-assistée remontent aux années 90 ! En Europe, c’est au début des années 2000 que les premiers robots sont arrivés dans nos blocs opératoires, en urologie et en gynécologie. Depuis lors, de très nombreuses indications peuvent désormais profiter de cette chirurgie mini-invasive de précision. Aujourd’hui, on en connaît mieux l’innocuité et les qualités grâce au recul important que nous avons sur cette pratique et l’ensemble des travaux scientifiques qui ont été menés sur le sujet1. Vis-à-vis de certains patients la chirurgie robot-assistée peut encore passer pour de la science-fiction, mais pour les chirurgiens, c’est un outil comme un autre.
Vous évoquiez la gynécologie, votre spécialité… Depuis le début des années 2000, quels ont été les progrès réalisés dans ce domaine ?
Le champ des possibles s’est en effet considérablement élargi. Mais comprenons-nous bien, la chirurgie robot-assistée n’est pas une révolution, mais une évolution majeure : elle améliore et augmente les capacités opératoires d’un chirurgien. En gynécologie, nous traitons désormais un large éventail de maladies avec l’assistance de ces systèmes chirurgicaux ; beaucoup de pathologies, qu’elles soient bénignes ou de type oncologique sont ciblées. Par exemple, le cancer de l’endomètre est l’une des principales indications de la chirurgie robot-assistée. En effet, les femmes touchées étant pour la moitié d’entre elles en situation d’obésité, la cœlioscopie s’avèrerait plus complexe2. On utilise également la chirurgie robot-assistée dans des cancers de l’ovaire très débutants, mais aussi pour des soins liés aux gros utérus, des tumeurs bénignes, des fi bromes ou encore pour la chirurgie du prolapsus (descente d’organes), et le traitement des endométrioses complexes. Parce qu’elle est précise et mini-invasive, la chirurgie robot-assistée permet d’atteindre des zones de l’anatomie difficiles d’accès en chirurgie classique.
Bien sûr, utiliser ces systèmes nécessite une formation spécifique et très rigoureuse pour parvenir aux meilleurs résultats opératoires.
Quels sont les avantages à la fois pour les patientes et le chirurgien ?
Pour les patientes, l’avantage est de bénéficier d’une chirurgie mini-invasive dont elles se remettront plus facilement3, et éventuellement d’un temps d’hospitalisation plus court4. En outre, en fonction des pathologies à soigner, le chirurgien, dont le geste devient extrêmement précis avec l’assistance robotique, va pouvoir procéder à des dissections et des exérèses dans des zones complexes, tout en préservant les organes reproducteurs5. Pour les chirurgiens, ces systèmes sont de véritables outils d’aide à la pratique, notamment grâce à l’amélioration de l’ergonomie et, encore une fois, à l’augmentation de la capacité humaine. La vision en 3D (et sans lunettes spéciales), la véritable profondeur de champ offerte par l’assistance robotique, les instruments miniaturisés articulés à leurs extrémités sont autant de bénéfices pour la précision du geste chirurgical, ce d’autant que le robot filtre les mouvements parasites tels que les mouvements de caméra ou les tremblements de la main. Bien sûr, utiliser ces systèmes nécessite une formation spécifique et très rigoureuse pour parvenir aux meilleurs résultats opératoires.
La chirurgie robot-assistée est-elle accessible au plus grand nombre ?
En France, tous les patients dont l’état de santé le justifie peuvent être traités et accéder à la chirurgie robot-assistée, sous réserve que l’établissement soit équipé. Dans notre pays, il n’y a pas de limitation d’accès aux soins. Les patientes à qui cette chirurgie est proposée n’hésitent jamais vraiment, elles comprennent que la rançon cicatricielle sera moindre, et qu’elles sortiront plus vite de l’hôpital. Toutefois, nous pouvons espérer que, dans l’avenir, l’accès à la chirurgie robot-assistée deviendra plus accessible en termes de coûts. En e et, aujourd’hui, les patients des pays dits « émergents » n’ont accès que très difficilement à cette chirurgie mini-invasive, et a fortiori à l’assistance robotique…
L’avenir sera encore sans doute l’association du médecin et de la robotique, une association qui se fera toujours au bénéfice du patient.
Parlons avenir, précisément. Le robot remplacera-t-il un jour le chirurgien ?
Nous ne sommes pas encore à l’ère du robot totalement autonome en chirurgie ! Cependant, on peut déjà s’avancer sur la prochaine étape qui sera la réalité augmentée, à savoir, l’implémentation dans l’image de données récoltées lors des examens préopératoires émanant des scanners, des échographies, des IRM, etc. Grâce à l’intelligence artificielle, cela permettra alors aux chirurgiens de reconnaître des structures anatomiques parfois difficiles à visualiser. Plus clairement, la machine aura la capacité « d’alerter » le chirurgien, de lui dire « attention, il y a sur le chemin un uretère ou un vaisseau… ». Comme un système d’aide à la conduite sur votre véhicule en somme ! Il est même imaginable que dans un futur loin[1]tain, pour certaines procédures, le chirurgien sera remplacé. Pour autant, la grande valeur ajoutée de l’Homme restera sa sensibilité. Car dans nos métiers, l’aspect humain est primordial. Quand il est question de retirer un utérus, par exemple, on ne peut pas simplement penser « clinique », car il s’agit pour la patiente d’un véritable choix de vie. L’avenir sera encore sans doute l’association du médecin et de la robotique, une association qui se fera toujours au bénéfice du patient.
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