Cancer du poumon : l’augmentation qui inquiète chez la femme
Si le cancer du sein représente la 1ère cause de décès féminin par cancer, reste que celui affectant les poumons a considérablement augmenté ces dernières années dans la population féminine.
Ainsi, en ayant causé la mort de près de 12 000 femmes en 2017, le cancer du sein demeure le plus meurtrier chez ces dames. Mais il est un autre cancer qui inquiète de plus en plus, celui du poumon à l’origine lui de 10 000 décès sur cette même période. De nouvelles projections qui “montrent que la mortalité par cancer du poumon chez la femme se rapproche de plus en plus de la mortalité par cancer du sein”, selon Santé Publique France. Dès lors, il devient même probable que d’ici quelques années, le cancer du poumon devienne le premier cancer en termes de mortalité chez la femme.
Cancer du poumon en augmentation : le tabagisme féminin en cause
La cause la plus évidente de cette augmentation est la hausse du tabagisme féminin depuis les années 1960. Car si depuis cette date, les femmes fument de plus en plus, les comportements de prévention n’ont eux pas suivi : le dépistage du cancer du poumon chez la femme est loin d’être systématique. De fait, les chances de survie sont beaucoup plus faibles que chez les hommes, étant donné un diagnostic malheureusement trop tardif. Dès lors l’industrie du tabac est pointée du doigt ; on lui reproche d’avoir favorisé le phénomène en mettant en place dès les année 30 des stratégies visant à conquérir le marché féminin. A ce sujet, le Pr Yves Martinet, président du comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT) explique : “ Pour les séduire, les fabricants ont insufflé l’idée que la cigarette était une nouvelle liberté pour les femmes ». S’en sont alors suivies des stratégies marketing de plus en plus ciblées sur la gente féminine avec notamment le lancement de packaging fins contenant des cigarettes « élégantes », des cigarettes mentholées ou encore des « light », pour suggérer une esthétique quasi cosmétique évoquant á tort une toxicité réduite.
Dès lors, il devient même probable que d’ici quelques années, le cancer du poumon devienne le premier cancer en termes de mortalité chez la femme
Le cancer du poumon chez la femme au 2ème rang des plus meurtriers
Selon l’Institut national du cancer, ont été dénombrés 45 000 nouveaux cas de cancer du poumon en 2015 dont environ 30 000 chez l’homme (67 %) et 15 000 chez la femme. En termes de fréquence, c’est donc jusqu’à présent le deuxième cancer chez l’homme et le troisième chez la femme. Mais voilà qu’alors qu’il s’est pratiquement stabilisé chez l’homme depuis 1980 – à raison d’une faible augmentation de 0,1 % par année entre 1980 et 2012 et même une baisse sur les dernières années (- 0,3 % par an entre 2005 et 2012) – on constate, en parallèle, une forte progression chez la femme : + 5,3 % par année entre 1980 et 2012. En termes de mortalité cette fois, là encore, les chiffres sont alarmants puisqu’il est devenu la deuxième cause de mortalité chez les femmes.
Cancer du poumon, bientôt, 1ère cause de mortalité par cancer chez la femme ?
Ainsi, aux USA, le cancer du poumon tue maintenant davantage de femmes que le cancer du sein… Or, selon les dernières projections françaises (“Le cancer en France métropolitaine : projections d’incidence et de mortalité par cancer en 2017”), il se pourrait bien que, bientôt, les statistiques hexagonales rejoignent les chiffres américains… Actuellement, chez la femme, les chiffres montrent qu’un décès sur 3 est dû à seulement deux types de cancer : celui du sein et celui des poumons avec respectivement 11900 et 10200 cas imputés à ces deux affections. Ils sont suivis du cancer colorectal avec 8 400 décès environ en 2017 et du cancer de l’ovaire (3100 cas), qui occupent de fait, respectivement, les troisième et quatrième place. Des projections qui démontrent l’incidence du cancer du poumon chez la femme qui pourrait bien alors devenir la première cause de mortalité par cancer chez ces dernières. Des chiffres, toutefois, qui restent à prendre comme des prévisions, rappelle Santé Publique France à l’origine de l’étude, et qui ne pourront être confirmés que par les prochains travaux d’estimations et de tendances attendus en 2019 maintenant.
Actuellement, chez la femme, les chiffres montrent qu’un décès sur 3 est dû à seulement deux types de cancer : celui du sein et celui des poumons
Des disparités géographiques…
On note également, une incidence géographique du cancer des poumons chez la femme. En ressort que d’importantes disparités sont à prendre en compte tant en fonction du sexe des patients que de leurs départements d’origine. Ainsi, entre 2008 et 2010 en France métropolitaine, a été observé une incidence plus élevée en Ile-de-France que dans le Sud pays, mais plus faible dans le Nord et l’Ouest que la moyenne nationale. A échelle mondiale, on constate des taux plus élevés pour les femmes en Amérique et en Europe du nord et faibles en Afrique occidentale et centrale. Les facteurs environnementaux pourraient alors expliquer ces différences, et cette fois, dans la population hommes/femmes globale, la pollution en tête. Certaines substances nocives sont plus particulièrement mises au pilori, notamment les particules fines, la présence d’arsenic, de chrome, de silice ou encore d’amiante (dans les professions exposant à ces polluants).
… et dues à la génétique
Phénomène remarquable, et même si le tabagisme actif est clairement mis en cause dans la maladie, il apparaît que le taux de femmes non-fumeuse atteintes de cancer du poumon (adénocarcinomes bronchiques) est de 32% alors que chez l’homme, il n’est que de 2,5%. Est imputé à cette différence, les effets du tabagisme passif qui pourraient alors laisser supposer un développement différent des tumeurs des poumons du fait de la génétique spécifique de la femme qui pourrait les rendre plus sensibles. En effet, les mutations observées diffèrent entre les patients selon qu’ils sont des hommes ou des femmes. Les hormones sont alors logiquement mises en cause. C’est ainsi qu’est d’ailleurs envisagé de prévoir à l’avenir des traitements différents selon le sexe du malade…
Hommes vs femmes : inégaux face au cancer du poumon
Pour bien comprendre le cancer du poumon, il faut d’abord considérer que la maladie connaît différentes formes avec d’un côté, les cancers bronchiques à petites cellules et de l’autre, les cancers bronchiques non à petites cellules qui représentent plus de 80 % des cas. Or, ici, ce sont bien des anomalies génétiques qui sont responsables de l’apparition de la maladie. Des caractéristiques moléculaires différentes chez la femme qui, de fait, présenterait des spécificités quant au cancer dit bronchique. Alors, est avancée l’hypothèse que les hormones sexuelles (oestrogènes) pourraient jouer un rôle dans le développement du cancer du poumon. De nombreuses recherches sont encore en cours à ce sujet. Ce qui est sûr, c’est que la multiplication des cas de cancer du poumon sans tabac pose un un nouveau débat quant à la biologie de la maladie.
Des pistes qui restent à explorer et pourraient mener, à l’avenir, à des traitements différents en fonction des caractéristiques moléculaires du cancer.
Cancer du poumon : ce qu’il faut retenir
- Le cancer du poumon est un cancer évitable. Le tabac constitue de loin la première cause de cancer du poumon ; il est responsable de plus de 8 cancers du poumon sur 10.
- Le cancer du poumon occupe le 2e rang chez l’homme et le 3e rang chez la femme des tumeurs les plus fréquentes, avec respectivement environ 30 000 et 15 000 nouveaux cas par an.
- Chez l’homme, l’incidence du cancer du poumon est relativement stable depuis les années 1990 et la mortalité diminue depuis 1995.
- Chez la femme, l’incidence et la mortalité sont en forte augmentation depuis 1980.
- La France occupe respectivement le 11e et le 7e rang des pays de l’Union européenne ayant les taux d’incidence les plus élevés.
- Avec environ 30 000 décès par an, dont 69 % chez l’homme, le cancer du poumon en France se situe au 1er rang des décès par cancer chez l’homme et au 2e rang chez la femme.
- Le pronostic du cancer du poumon reste sombre avec une survie à 5 ans égale à 15 % tous stades confondus. Son évolution dépend du type et du stade de la tumeur.
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