Cancer de la prostate : l’imagerie pour éviter des biopsies inutiles

Les hommes pourraient s’éviter une biopsie inutile face à un éventuel cancer de la prostate grâce à l’imagerie, révèle l’étude publiée dans la revue médicale The Lancet ce vendredi.
Selon ces travaux, en effet, un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) spécifique pourrait en effet contribuer à réduire de 5% le nombre de surdiagnostics, c’est-à-dire de diagnostics de cancers par excès au vu d’une prolifération cellulaire considérée comme pathologique à l’examen au microscope, mais qui n’aurait jamais eu de conséquence sur la santé du patient. Le risque est alors de voir apparaître des cancers qui ne seraient jamais devenus symptomatiques et dont les traitements peuvent entraîner une impuissance ou de l’incontinence urinaire.
Une million de biopsies de prostate chaque année
« Le cancer de la prostate peut avoir une forme agressive ou inoffensive », rappelle le Dr Hashim Ahmed, principal auteur de l’étude qui dans ces travaux montre que l’imagerie spécifique peut « empêcher un homme sur quatre d’avoir une biopsie inutile », souligne-t-il. Il faut savoir que la biopsie de la prostate – un prélèvement d’un petit fragment de la glande – est faite en présence de certains symptômes ou souvent quand un dosage sanguin montre des niveaux élevés d’une substance produite par la prostate (test PSA), mais qui peuvent également être élevés dans de le cas de pathologies bénignes (adénome, prostatite…). Chaque année, un million de biopsies de prostate sont réalisées en Europe ; et l’examen pouvant entraîner douleurs, saignements et de sérieuses infections, passe parfois à côté d’une masse cancéreuse.
Distinguer le cancer de la prostate « agressif » de celui « inoffensif »
La « biopsie actuelle peut être inexacte parce que les échantillons de tissus sont pris au hasard », note le Dr Ahmed. Elle n’est donc pas toujours capable de déterminer si la tumeur est agressive ou non. D’où des erreurs de diagnostic et des traitements avec des effets indésirables, sans aucun avantage de survie. Or, les examens par IRM multiparamétrique fournissent des informations sur la taille du cancer, la densité de ses cellules et ses liens avec la circulation sanguine. Des éléments qui peuvent aider à distinguer les cancers agressifs nécessitant une biopsie immédiate et un traitement de ceux considérés comme a priori inoffensifs. « Nos résultats montrent que l’IRM-MP devrait être utilisé avant la biopsie pour identifier les hommes qui ont des cancers inoffensifs et n’ont pas besoin d’une biopsie immédiatement », explique le Dr Ahmed . Ils devraient cependant continuer à avoir un suivi médical. Ainsi, utiliser l’IRM et la biopsie à bon escient « pourrait réduire le sur-diagnostic de cancers inoffensifs de 5% », ajoute-t-il.
Le Pr Arnauld Villers, chef du département d’urologie de l’hôpital universitaire régional de Lille estime qu’il y a là « une base solide » pour une nouvelle façon de diagnostiquer le cancer de la prostate, avec moins de biopsies et de surdiagnostic. Un deuxième essai clinique supervisé par la fondation britannique Cancer Research UK, qui recrute actuellement des volontaires, cherchera à valider les résultats de l’étude.
Source : AFP
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