Cancer de la prostate, informer, détecter et éviter !
Premier cancer masculin, le cancer de la prostate représente plus de 50 000 nouveaux cas chaque année en France dont 8 500 personnes en décèderont. Le Professeur Fournier, Président de l’AFU* (Association Française d’Urologie), urologue-oncologue au CHU de Brest, répond à nos questions.
Dans le cancer de la prostate, existe-t-il un profil type de patient ?
Tous les hommes peuvent être concernés, principalement après 50 ans et sa fréquence augmente avec l’âge : voilà le seul facteur de risque véritablement établi. Rarement des hommes plus jeunes, dans la quarantaine, vont être atteints et souvent alors dans un contexte évocateur comme des cas de cancers de la prostate dans la famille ou encore, plusieurs cas de cancers du sein chez les femmes. Ces formes avec prédisposition génétique représentent cependant moins de 5% des patients. Il apparait aussi que les populations d’origine afro-antillaises ont également davantage de risque, sans que nous puissions en expliquer la cause pour autant.
Quelles sont les caractéristiques de cette maladie ?
Il existe plusieurs formes de cancer de la prostate qui n’ont pas la même gravité. Les formes peu évolutives et de petites tailles ne comportent pas de risque immédiat et peuvent être « seulement » surveillées. A l’opposé, les formes agressives présentent un risque de dissémination dans l’organisme qui en fait toute leur gravité. Ces dernières doivent être traitées énergiquement (chirurgie mini-invasive, radiothérapie…) dès le début pour ne pas atteindre le stade des métastases. En effet, à ce dernier stade, la guérison ne serait plus possible, bien que la stabilisation de la maladie soit toujours plus longue grâce aux progrès des traitements. Au début de son évolution, le cancer de la prostate est silencieux.
Il est donc préférable de ne pas attendre de ressentir une gêne urinaire pour se faire dépister. Et un tel symptôme n’est d’ailleurs pas nécessairement lié à un cancer ; il peut être en rapport avec le grossissement habituel de la prostate avec l’âge. Les seuls outils qui peuvent donner l’alerte d’un cancer sont : le dosage de PSA (antigène prostatique spécifique) dans le sang et le toucher rectal. C’est pourquoi, ces examens doivent être effectués régulièrement après 50 ans et jusqu’à 70-75 ans.
En cas d’anomalie, c’est aujourd’hui l’IRM de la prostate qui est l’examen clé, cette imagerie mettant en lumière le cancer de la prostate dans la majorité des cas. Cette maladie est encore mal connue et peut ainsi faire l’objet d’informations erronées. En effet, il n’est pas toujours facile d’expliquer que, d’un côté, il peut s’agir d’un cancer peu grave mais que parfois aussi, d’un cancer agressif qui peut menacer la vie des hommes après 50 ans. Signalons une difficulté supplémentaire : les connaissances et la prise en charge de cette maladie évoluent rapidement et nécessitent donc des mises à jour régulières. L’Association Française d’Urologie (AFU), par son implication en cancérologie, est ainsi mobilisée pour aider à la diffusion de la connaissance pour tous (urofrance.org et urologie-santé.fr).
Quels sont les enjeux d’aujourd’hui ?
La priorité est d’éviter les cas détectés tardivement. Une fois découverts précocement, l’objectif devient de ne traiter que les cancers de la prostate qui le justifient pour éviter le « sur-traitement ». Et, quand un traitement est nécessaire, il convient de choisir celui qui sera le plus adapté au patient. Sur ce point, la possibilité récente de voir la tumeur grâce à l’IRM, a ouvert la voie à des traitements ciblés prometteurs. Au stade tardif, enfin, l’une des priorités est de prolonger toujours davantage la survie. Et, les avancées nous laissent à penser que cela est possible ! En outre, la recherche en cancérologie prostatique doit nous permettre de mieux différencier quel sera le bon traitement pour une tumeur donnée grâce une identification précise des caractéristiques tumorales et de leur sensibilité à chaque médicament : on parle ici de médecine personnalisée. Les progrès observés au cours de ces dernières années sont de nature à nous faire rester raisonnablement optimistes !
*Co-auteur du livre « Dans la tourmente de la prostate » aux éditions FAVRE
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