Apprendre à combattre les effets néfastes du stress sur la mémoire
# Communiqué
Si les émotions favorisent plutôt la mémorisation, le stress induit des troubles de la mémoire à court et long terme. Bonne nouvelle, il est possible de corriger ces dérèglements.
Le stress et les émotions ont un retentissement sur les performances de notre mémoire (voir article : Pour bien mémoriser : des émotions oui ! Mais pas trop de stress…). D’un côté, les émotions ancrent les souvenirs dans notre mémoire et nous permettent de les restituer même de longues années après. D’un autre, un excès d’émotions comme dans les situations de stress intenses ou répétées perturbent cette capacité et peut même conduire à une véritable pathologie : le syndrome de stress post traumatique avec de nombreux troubles de la mémoire. La question est donc : que se passe-t-il dans notre cerveau ? Et la question pratique annexe : peut-on corriger les effets néfastes du stress ?
Les émotions sollicitent le cerveau…
Selon des études récentes, des événements émotionnels intenses activent une structure spécifique du cerveau profond : l’amygdale tandis que dans un second temps, le système nerveux autonome dit sympathique entre en jeu. C’est ce qui explique que le cœur s’accélère, les poils s’hérissent, le visage rougit… Ce système nerveux autonome qui est en lien avec le système hormonal va favoriser la sécrétion par la glande médullosurrénale d‘hormones de stress comme l‘adrénaline, la noradrénaline et le cortisol.
Au contraire, quand un événement est neutre, l’information est encodée au niveau de l’hippocampe (première étape de l’inscription du souvenir dans la mémoire) sans sécrétion des hormones du stress ni activation de l’amygdale.
Le stress réduit les capacités de notre mémoire
De nombreuses études ont montré qu’un test stressant (un exposé devant un large public) diminue la performance de la mémoire déclarative contrairement à une condition non stressante. De façon concomitante, cette baisse de performance s’accompagne d’une augmentation des taux de cortisol. Le fait d’anticiper le stress, en plus du stress lui-même, pourrait jouer un rôle aussi important que le stress lui-même dans le déficit de mémoire. Ceci justifie le bien fondé des entrainements à la gestion du phénomène.
Attention au cortisol, un ennemi de la mémoire
Les chercheurs ont bien mis en évidence le lien entre stress et amoindrissement des capacités cognitives et de la mémoire. Ce lien étant le taux de cortisol. Cette conclusion repose sur le constat suivant : les adultes qui affichent des niveaux élevés de cortisol (donc soumis à un stress) enregistrent de moins bons résultats aux tests de mémoire et autres tâches cognitives. Une autre expérience confirme ces données : il a été démontré, en effet, que la prise de cortisone une heure avant un test de mémoire perturbe très significativement la restitution de mots appris 24 heures plus tôt. Ceci rejoint le constat que l’on fait chez les patients devant être traités à très long terme par de la cortisone… et les précautions d’emploi de ces produits.
Les études cliniques font apparaître que la prise de phosphatidylsérine améliore les fonctions mnésiques et cognitives
Le cortisol modifie la structure des neurones…
Une analyse plus approfondie de ce qui se passe dans les cellules du cerveau montre que le cortisol induit des changements morphologiques de certaines régions du cerveau, modifiant eux-mêmes les connexions synaptiques et donc le fonctionnement cérébral. Il a été même possible de mettre en évidence que les prolongements des neurones, appelés dendrites diminuaient en nombre et en taille. Comme on sait par ailleurs que mémoriser c’est créer et multiplier les connexions entre les neurones, on conçoit très bien les conséquences néfastes du stress sur la mémorisation.
… Et leur survie …
Une équipe de chercheurs américains va même plus loin dans la description des conséquences du stress. Ceux-ci ont observé que chez de jeunes rats, le stress de rencontrer des rats plus âgés et agressifs réduisait la survie des jeunes cellules nerveuses en formation (a). Cette mort cellulaire n’est pas immédiate, mais s’observe de façon très nette 24 heures après le stress, ce qui confirme l’observation des effets cliniques du stress de façon retardée.
La Phosphatidylsérine pour corriger les conséquences du stress sur les neurones
La phosphatidylsérine est un phospholipide qui fait partie des constituants fondamentaux des membranes cellulaires en particulier des cellules nerveuses. Globalement, elle favorise la production d’énergie au sein du neurone, la transmission des informations d’un neurone à l’autre par les neuromédiateurs, l’activité des récepteurs synaptiques. Elle permet également de contrôler l’entrée des nutriments dans la cellule et l’élimination des déchets.
Les expériences menées chez l’animal montrent que la phosphatidylsérine améliore la capacité d’apprentissage et la mémoire des animaux et qu’elle protège contre les effets néfastes du stress.(b) Dans une étude menée en double aveugle avec cross-over, la phosphatidylsérine a permis de réduire les taux de cortisol constatés après un exercice physique au niveau plasmatique, et d’atténuer la dépression psychologique qui accompagne souvent le surentraînement. (c)
Une autre étude montre que la phosphatidylsérine a permis d’atténuer l’intensité des conséquences du stress physique liées à l’excès de production de cortisol et d’ACTH (l’hormone qui contrôle le cortisol).(d)
D’un point de vue clinique global, les études cliniques font apparaître que la prise de phosphatidylsérine améliore les fonctions mnésiques et cognitives. (e)
Bibliographie
https://www.stresshumain.ca/le-stress/effets-sur-la-memoire/stress-emotions-et-memoire/
a – https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2007/03/13/stress-tue-cellules-cerveau
b – Chaung HC, Chang CD, Chen PH, Chang CJ, Liu SH, Chen CC. Docosahexaenoic acid and phosphatidylserine improves the antioxidant activities in vitro and in vivo and cognitive functions of the developing brain. Food Chem. 2013 May 1;138(1):342-7. doi: 10.1016/j.foodchem.2012.10.082. Epub 2012 Nov 10
c – Fahey TD, Pearl MS. The hormonal and perceptive effects of phosphatidylserine administration during two weeks of resistive exercise-induced overtraining. Biol Sport 1998;15:135-144.
d – Monteleone P, Beinat L, Tanzillo C, et al. Effects of phosphatidylserine on the neuroendocrine response to physical stress in humans. Neuroendocrinology 1990;52:243-248. Monteleone P, Maj M, Beinat L, et al. Blunting by chronic phosphatidylserine administration of the stress-induced activation of the hypothalamopituitary-adrenal axis in healthy men. Eur J Clin Pharmacol 1992;42:385-388.
e – Kidd PM. Phosphatidylserine; membrane nutrient for memory. A clinical and mechanistic assessment. Altern Med Rev 1996;1:70-84.
[…] Lire l’article de l’Observatoire de la santé du 18 février 2020 […]
Pas ouf :(…