Pourquoi 11 vaccins obligatoires ?
Désormais, ce sont bien 11 vaccins qui seront obligatoires pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Mais pourquoi est-on passé de la recommandation à l’obligation ?
Si jusqu’à présent les 11 vaccins en question figuraient bien au calendrier vaccinal, seuls trois étaient obligatoires à savoir la diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite. Désormais, viennent donc s’ajouter le ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole), l’Haemophilus influenzae de type B, l’hépatite B, le pneumocoque et le méningocoque C. Mais voilà que pour les Pouvoirs Publics, la couverture vaccinale des huit vaccins seulement « recommandés » jusqu’à présent est « insuffisante » maintenant. En effet, si, pour ce qui est des vaccins obligatoires, la France affiche des taux de couverture vaccinale meilleurs que bien d’autres pays, reste que pour ceux « simplement » recommandés, la donne n’est pas exactement la même… Ainsi, même avec plus de 70% des enfants qui sont déjà dans les faits vaccinés contre ces 11 maladies, il est estimé que ce taux n’est pas/plus à la hauteur des attentes sanitaires.
Améliorer la couverture vaccinale
Pour la petite histoire, il faut savoir qu’à partir des années 1970, l’État a estimé que certaines injections pouvaient être « recommandées » plutôt qu’obligatoires, considérant alors que l’adhésion de la population et des médecins pour assurer la vaccination de tous les enfants serait sans doute suffisante pour garantir une bonne couverture. Mais aujourd’hui, face à la réémergence de certaines maladies parfois « causes d’hospitalisations et de décès évitables », selon le Ministère de la Santé, la donne a changé… C’est donc pour endiguer ce phénomène, qu’Agnès Buzyn a proposé au Parlement de rendre obligatoires 8 vaccins supplémentaires pour la petite enfance, en complément des 3 injections jusqu’à présent obligatoires.
8 nouveaux vaccins : de quelles maladies vont-ils nous protéger ?
Objectif annoncé de l’initiative qui ne plaît pas à tout le monde : faire face à la recrudescence de certaines maladies telle que la rougeole ou la méningite, dont on sait que « les séquelles peuvent être lourdes voire avoir des conséquences mortelles », rappelle Agnès Buzyn. Et de justifier la nouvelle obligation en citant des chiffres en exemple. Ceux de la vaccination contre l’hépatite B qui ne concerne que 40% des adolescents et 60% des adultes alors même qu’est estimé à 2 000 le nombre de cas d’hépatite B survenus en France entre 2006 et 2013 chez des sujets non vaccinés. Ou encore, ceux de la rougeole, maladie qui nécessiterait un niveau de couverture vaccinale de 95 % chez le jeune enfant… un niveau qui n’a pourtant jamais été atteint depuis l’intégration de cette vaccination dans le calendrier vaccinal. En effet, pour que la vaccination constitue une protection collective efficace contre les maladies infectieuses, l’OMS estime que la couverture vaccinale de la population doit justement atteindre ce fameux taux de 95%.
La vaccination contre l’hépatite B ne concerne que 40% des adolescents et 60% des adultes alors même qu’est estimé à 2 000 le nombre de cas d’hépatite B survenus en France entre 2006 et 2013 chez des sujets non vaccinés
Mais les vaccins continuent de faire peur…
Depuis l’annonce du gouvernement d’augmenter à 11 le nombre de vaccins obligatoires, nombreuses ont été les réactions sur le sujet. Et pour cause, la vaccination a toujours eu tendance à faire peur. En cause, les effets secondaires. Pour autant, les Autorités de santé se veulent rassurantes ; pour Agnès Buzyn : « Les vaccins sont des produits sûrs. C’est un fait parfaitement établi sur le plan scientifique. On dispose à leur sujet d’un recul d’utilisation de plusieurs décennies et de centaines de millions de doses injectées. » Et d’ajouter : « bien sûr, comme tout médicament, ils peuvent avoir des effets indésirables mais le risque est bien plus important à ne pas être vacciné. Par ailleurs, avant d’être commercialisés, les vaccins doivent se soumettre à la procédure d’autorisation de mise sur le marché, fondée sur des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité. Et, après leur mise sur le marché, les vaccins comme tout médicament, font l’objet d’un suivi de pharmacovigilance. »
La science pour expliquer l’efficacité des 11 vaccins…
Mais alors quelles sont ces preuves scientifiques dont on parle tant ? Dans sa note : « Que dit la science à propos des 11 vaccins qui seront obligatoires en France en 2018 pour tous les enfants ? », l’inserm fait justement le point, voulant d’abord prouver leur efficacité. Ainsi, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale évoque une efficacité comprise entre 85 et 90 % pour l’injection anti-coqueluche, de près de 100 % après 2 doses de vaccin, pour le vaccin anti-rougeole, de plus de 90% pour celui anti-oreillons, de près de 100% pour l’anti-rubéole… Bref, pour les 11 vaccins, l’efficacité moyenne annoncée est de l’ordre de 90%.
Les vaccins sont des produits sûrs. C’est un fait parfaitement établi sur le plan scientifique. On dispose à leur sujet d’un recul d’utilisation de plusieurs décennies et de centaines de millions de doses injectées
… et surtout leur innocuité
Mais ce n’est pas tant l’efficacité des vaccins qui est remise en question par ses détracteurs que leur innocuité… Là encore, l’inserm se fait l’avocat du diable précisant dans son rapport que « les effets indésirables, quand ils existent, sont généralement mineurs et de courte durée. » Et par mineurs, on entend : douleur, rougeur, gonflement ainsi que certains effets généraux, également de courte durée, comme de la fièvre ou des douleurs musculaires ou articulaires. Et de préciser aussi que « des réactions allergiques extrêmement rares peuvent cependant être graves en l’absence de traitement adéquat ». Mais aussi que « d’autres effets indésirables parfois attribués à certains vaccins sont scientifiquement infondés comme la suspicion de lien entre autisme et vaccination contre la rougeole ou encore entre la sclérose en plaques et la vaccination contre l’hépatite B. Concernant les adjuvants, maintenant (présents dans la plupart des 11 vaccins obligatoires), la note se veut aussi rassurante : « Au vu des données disponibles à ce jour à l’échelle internationale, avec un recul d’utilisation de 90 ans et des centaines de millions de doses injectées, l’innocuité des sels d’aluminium contenus dans les vaccins ne peut être remise en cause. »
Des réactions allergiques extrêmement rares peuvent cependant être graves en l’absence de traitement adéquat
Vaccination obligatoire : rassurer, et rassurer encore
Mais si les chiffres se veulent rassurants, reste que la vaccination continue d’effrayer une certaine partie de la population. Alors, pour rassurer quant à la nouvelle obligation vaccinale, le ministère de la Santé lance une campagne de communication sur la sécurité des vaccins. En outre, et comme elle s’y était engagée, Agnès Buzyn rendra compte chaque année de la situation de la vaccination en France : évolution du taux de couverture, pharmacovigilance autour des vaccins, évolution des perceptions des Français. « Le principe de la vaccination doit à la fois assurer la protection de chacun et de tous : on se vaccine pour soi-même mais aussi pour protéger ses parents, ses enfants, ses proches et ceux qui ne peuvent pas être vaccinés, soit parce qu’ils sont malades, soit parce qu’ils sont trop jeunes. Les personnes vaccinées contribuent à protéger les non vaccinées : c’est pourquoi une politique vaccinale, pour qu’elle soit efficace, pour qu’elle protège la collectivité, doit toucher le plus grand nombre » rappelle Agnès Buzyn.
Quant à la mesure qui a pris effet en ce début d’année, sachez qu’en pratique 10 injections suffiront pour effectuer les 11 vaccinations obligatoires, qui pourront s’effectuer en 6 rendez-vous, rappels compris, entre la naissance de l’enfant et ses 18 mois
D’ici juin : on se met à jour !
Quant à la mesure qui a pris effet en ce début d’année, sachez qu’en pratique 10 injections suffiront pour effectuer les 11 vaccinations obligatoires, qui pourront s’effectuer en 6 rendez-vous, rappels compris, entre la naissance de l’enfant et ses 18 mois. Et que comme pour les 3 précédents vaccins obligatoires, ces 11 vaccinations conditionneront l’entrée des jeunes enfants en collectivités : crèches, halte garderies, assistants maternels, écoles ou encore en colonies de vacances. Elles seront vérifiées à partir du 1er juin 2018. Et si à cette date, un enfant n’est toujours pas à jour, il pourra quand même être inscrit en crèche, Agnès Buzyn ayant annoncé au micro de RTL ce jeudi 25 janvier une tolérance de 3 mois. L’inscription sera alors provisoire jusqu’à la mise en conformité des parents avec la loi dans ce délai supplémentaire.
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